mardi 29 janvier 2008

Le Mali

Le Dimanche a Bamako ...

13 janvier
Comme prevu nous arrivons le dimanche à Bamako, extenués de notre descente infernale mais ravie! Cest dans l'auberge de Magalie, une francaise installée à Bamako, que nous posons nos sacs et notre petite 4L. Un repos bien mérité à l'ombre des arbres devant une petite bière!

14- 15 janvier
Nous profitons de notre séjour à Bamako pour faire nos visas pour le Burkina et nous ballader un peu. Les marchés de Bamako sont nombreux et variés. On visitera entre autre le grand marché, le marché des artisans ainsi que celui des fétiches. On y trouve de tout: du crane de singe en passant par les clous vaudous, les peaux de lions, les oiseaux séchés ... Bamako est très animée mais également très polluée à cause de la présence de toutes ces petites mobylettes qui crachent des gazs ... on en prend plein les poumons!
La 4L africaine au musée de Bamako
Le soir nous rallions un petit quartier de Bamako pour assister à la projection d'un film sur les Inuits. C'est grace à Fabien et à son amie Awa que nous avons la chance d'assister à ce grand moment. Awa travaille pour le cinéma numérique ambulant (CNA) au Mali, et ce soir le film est en partie financé par le Canada.
Avec Fabien, nous sommes les seules TOUBAB (blancs) dans ce petit quartier de Bamako mais nous sommes très vite mis à l'aise. Les enfants nous attrapent les mains, nous caressent les bras, s'assoient sur nos genoux, jusqu'au moment ou l'équipe du CNA projette quelques clips de musique. Tous les enfants se mettent à danser comme des pros, ils ont déjà le rythme dans la peau à 4 ans, ça en est meme ecoeurant pour nous qui savons si mal danser. Le spectacle avant projection est vraiment formidable, tous ces momes sont supers heureux de voir le CNA dans leur quartier, et ils ne sont pas au bout de leur surprise! A l'entracte, des Inuits viennent rejoindre les enfants, leur jouer de la musique, chanter avec la gorge, et des quebecois viennet jongler avec le feu. C'est sans doute le première fois que ces enfants voyaient cela et le spectacle est vivement accueillis.
Nous avons passé une très belle soirée!
Quelques mots sur le CNA
Le CNA se trouve dans plusieurs pays d'Afrique (Mali, Benin, Niger...) et a pour but de diffuser des films de fiction destinés à sensibiliser les spectateurs aux problèmes de développement, de santé ou de société, dans des régions où le cinéma n'existe pas. Les CNA disposent pour ce faire d'unités mobiles de projections numériques capables de se rendre dans des villages enclavés, excentrés, à l’écart des principales voies de communication, le plus souvent privés d’électricité et où existe peu d’accès à l’information. (Pour plus d'infos: http://www.c-n-a.org/)

16 janvier
Derniers préparatifs avant de nous lancer dans la visite du Mali. Le soir nous rejoignons une nouvelle fois Awa du CNA avec Fabien mais cette fois-ci pour une projection d'un film sur l'excision en brousse. Après 85 Km de pistes derrière le 4x4 du CNA nous arrivons enfin au petit village.
L'équipe du CNA est impressionné par la Schroumpfette. Ils pensaient qu'elle arriverait 30 mn au moins après eux, au lieu de ça nous les rejoignons 3 mn après leur arrivée.
La projection en brousse est une expérience bien différente de celle de la veille pour nous. Les enfants n'osent pas nous approcher, ils ont peur des TOUBABS. Pour les plus petits d'entres eux c'est sans doute la première fois qu'ils voient des blancs. Un tout petit partira meme en courant et en hurlant quand je le touche, ça surprend d'etre prise pour un monstre! En brousse les enfants sont très calmes; ils n'ont pas le droit de danser car ils risqueraient de lever un maximum de poussière et de dégrader le matériel de projection. Ce soir quasiment tout le village est là pour la projection d'un film de circonstance en Afrique: l'excision. Les clips de musique diffusés en première partie traite de l'excision, et la projection se termine par un petit débat. Le soir nous restons dormir au village avec Vincent dans notre petite 4L. La piste est trop longue pour que nous la reprenions la nuit. C'est une bonne excuse pour rester et profiter des villages bordant la piste à notre retour en plein jour.

17 janvier
Après un petit déjeuner en brousse, nous regagnons l'auberge à Bamako pour mettre à jour notre blog. Après cette grande mission nous levons les voiles en fin de journée, en route vers Ségou!

18 janvier
Après une petite nuit en brousse nous regagnons la ville de Ségou au bord du fleuve Niger. Sur la route nous croisons deux jeunes en mobylette qui jouent à une sorte de colla-maillard: le passager masque les yeux du conducteur, et a priori le guide. Drole de jeu, à croire que leur vie ne vaut pas grand chose!
A Ségou nous profitons de la vie qui se déroule au près du fleuve Niger: les femmes lavent leur linge, les hommes pechent en pirogue ou a pied, d'autres se lavent. Un peu plus loin des pirogues se font charger en passagers, mobylettes, denrées ... ou décharger sur les charettes des anes qui attendent les sabots dans l'eau qu'on leur donne le signal de départ.




Dans les rues de Ségou on aimerait passer inaperçu mais c'est impossible: on entend les enfants qui crient "TOUBABS TOUBABS". Impossible de se fondre dans la masse, on est systématiquement repérés! C'est sportif l'Afrique!

Nous aurions aimé revenir à Segou pour le festival sur le Niger qui aura lieu fin janvier début février et ou des artistes se produisent mais la double tarifaction en vigueur nous a quelque peu refroidi: 50€/jour/pers pour les étrangers contre 5€ pour les locaux. A croire que les poches des toubabs sont sans fonds! Ce sera sans nous!
Sur le retour un monsieur nous interpelle, il a deja bien inspecté la 4L, il sait qu'elle est en très bonne état et voudrait l'acheter ... 1500€. Si on en tire autant c'est pas mal. Mais pour le moment c'est trop tot, nous ne voulons pas encore nous séparer de notre belle 69.

19 janvier
La route qui mène a Djenné nous fait nous arréter à SAN ou nous nous promenons pendant 2 heures puis dans un petit village ou c'est le jour du marché. L'endroit est plutot jolie avec sa mosquée en banco rouge. Comme toujours nous aimerions passé incognito pour saisir les instants magiques que nous vivont mais les yeux sont rivés sur nous, des fois qu'on volerait une photo.
Le soir nous nous arretons de bonne heure en brousse. Ce soir la douche solaire est chaude, et seuls les oiseaux bleus de la brousse rompt le silence qui nous entoure.

20 janvier
Le Mali nous a envouté...
Après avoir passé le bac ce matin nous rejoignons enfin la ville de DJENNE, célèbre pour sa mosquée en banco rouge classée au patrimoine mondial de l'Unesco. et ses bogolans, tissus de coton tissés à la main et peints avec de la boue. Après avoir déambulé une bonne partie de la matinée dans les ruelles de la ville nous nous arretons dans une échoppe pour manger du riz en sauce avec du poisson ... exellent excepté les mouches! On se fait invité par un malien à boire les 3 thés. La préparation du thé malien est un peu longue. Notre hote a besoin de deux théiere pour faire son affaire et le thé est versé dans les verres et reversé dans la théière une bonne dizaine de fois avant d'y gouter. Le thé est très bon mais nous nous arrétons au deuxième thé, d'autant que notre hote n'a de cesse de nous parler de son marabout qui est très efficace et que le pétard qu'il vient de fumer ne semble pas lui donner les idées plus claires. Nous partons visite un atelier ou sont confectionnés les bogolans.





Fabrication des bogolans
Après cette petite visite très interessante, nous reprenons le bac en route vers un nouveau campement en brousse.
Un nouveau bruit suspect dans le moteur se fait entendre, nous stoppons net afin de trouver le suspect. Après quelques recherches, notre bloc "Filtre à air" à décider de nous fosser compagnie et il faudra quelques minutes pour le revisser solidement. Durant la réparation un bruit de fuite se fait entendre du coté de notre roue avant gauche.Il semble qu'un gros gravier soit enfoncé dedans. Vincent prend une pince pour le retirer ... l'intrus fait 10 bon centimètres et a une tete bombée: il s'agit d'un clou vaudou! Quelqu'un nous la sans doute placé dans le pneu car ce genre de clou ca ne traine pas par hasard dans la rue! Est-ce un acheteur potentiel de la 4L a qui nous avons annoncé que nous ne vendions pas la petite 69, notre hote au thé, ou un illuminé. Cette histoire nous fait froid dans le dos! Nous changeons notre pneu et reprenons la route en silence ... c'est un peu glaucque tout ca!

Le coupable...

21 janvier
La nuit a été dure, je n'ai pas cessé de penser à notre pneu envouté. Nous reprenons la route vers MOPTI. La ville et notamment son port sont très interessants: de nombreuses pirogues pour TOMBOUCTOU attendent les touristes, d'autres servent au transport de marchandises: sel, mobylettes, paniers... C'est un lieu haut en couleur ou il fait bon se détendre quelques heures en observant les scènes de vie qui s'y déroulent: tailleurs de bloc de sel, vendeuses de poissons séchés, tailleurs de pinasses et leurs forgerons... Nous y visitons également la mosquée en banco rouge recemment restaurée.
Au détour du port nous retrouvons par hasard notre ami apiculteur du 44: Boris, que nous avions quitté à Merzouga au Maroc. Il a repéré notre 4L près du poste de police et nous cherchait dans la ville. Apparament le jeu de piste est plus facile qu'il n'y parait: deux jeunes toubabs à Mopti ça ne passe pas inapercue, et les gens interrogés lui donneront des informations sur notre position dans la ville. Comme quoi ca a aussi des cotés positifs d'etre blanc en Afrique!




Nous passons la fin de l'après-midi en sa compagnie dans un petit village de BOZO une ethnie de pécheurs. Après un petit tour en pinasse nous arrivons enfin dans le hameau ou une femme relève un filet de peche. Elle demande de l'aide à Vincent et à Boris: la tache est plus dure qu'il n'y parait.



Le soir nous reprenons la route vers BANDIAGARA ou nous retrouverons Boris demain.


22 janvier
Nous retrouvons notre ami Boris de bonne heure en pleine vérification mécanique de son pick-up. Il a fait refaire la direction de son véhicule mais il n'est pas très confiant sur la prestation et vérifie que tout a été bien reserré. Nous rejoignons ensuite le camping de Bandiagara. Au programme: vidange, réparation de notre pneu grace aux mèches magiques de Boris et lessive. L'après-midi nous nous balladons dans la ville et faisons quelques courses avant notre immersion au pays DOGON. Nous croisons par hasard l'équipe des sudistes avec qui nous avions fait un bout de chemin depuis la frontières marocaine. Ils reviennent tout juste du village d'INDELOU dans le pays DOGON ou ils ont déposés quelques médicaments et vetements. Ils nous transmettent leur contact sur place et nous conseille vivement d'aller dans ce village.


Nous redoutons fortement le pays DOGON car le lieu est très touristique. Nous voyons tous ces 4x4 bourrés de touristes qui y vont et cela nous angoisse un peu. Trop de touristes tue le tourisme ... ce genre d'endroit sent le "donnes moi cadeaux", "donnes moi bonbons", "donnes moi bic", et les taxes en tout genre. Tout ce à quoi on aspire... Nos frenchies nous assurent que le village n'est pas touristique et que nous y seront très bien reçus. Alors quitte à visiter le pays DOGON c'est peut-etre la qu'il faut aller.


23 janvier
Journée plus que sport! Nous avons tenté de reprendre la route ce matin ... avant de nous apercevoir que nous avions encore crevé. Deux pneux en trois jours ça fait beaucoup! Cette fois-ci il s'agissait d'une vis. Après réparation grace aux mèches de Boris nous prenons le départ en route vers INDELOU. Le policier interrogé nous oriente sur la mauvaise direction. Après une heure de piste, nous nous rendons compte que nous avons été mal orienté, nous sommes en bas de la falaise près de BANKASS, il y a un problème. Nous faisons demi-tour vers BANDIAGARA. Sur la route nous croiserons des BELLA, une ethnie de nomades, ancien esclaves des thouaregs. Ils sont magnifiques sur leurs dromadaires et leurs anes, tout en couleur. Mais nous n'osons pas les prendre en photos. Toujours cette sempiternelle question: comment vont-ils réagir, vont-ils etre vexer, vont-ils réclamer de l'argent
De retour à BANDIAGARA nous prenons enfin la bonne route. A proximité du village nous nous arretons dans un hameau. Une vieille femme vient à notre rencontre. Elle est émerveillée devant le pick-up de Boris, surtout quand il lui montre l'aménagement de sa cellule. Après deux heures de pistes nous arrivons enfin au village. Et celui-ci se mérite! La piste n'est pas évidente: trous, cailloux... On s'est souvent posé la question "Ca passe ou pas"


C'est Abel, l'aubergiste qui nous reçoit. Balou, l'instituteur du village est partie à la ville et ne sera de retour que ce soir. Après une bonne bière bien méritée, nous retrouvons les enfants du village qui pilent du fenou, une céréale. Séance de photos et éclats de rire des enfants qui se voient sur l'écran de notre appareil photo numérique. C'est un chouette outil d'échange et de rencontre.






Le soir nous visiterons le village avec Amidou un jeune garçon du village afin d'etre sure de ne pas marcher sur un lieu sacré. Malheureusement j'ai marché sous un abri "réservé aux hommes" et un petit vieux m'a vu. Il réclame de l'argent pour le dédommager de l'offense que je viens de lui faire. Amidou ne m'avait pas prévenu et je ne pouvais pas deviner que je n'avais pas le droit d'y aller. Le petit vieux nous gache un peu la soirée. Nous lui promettons de lui ramener un noix de Kola le lendemain, mais par principe il n'aura pas d'argent. Fin du conflit!
Village d'Indelou au pays DOGON


24 janvier
Après une bonne nuit, c'est Balou qui nous accueille au réveil. Nous partons nous ballader avec lui dans les cultures du village. Celles-ci sont réalisées dans une faille de 200 ou 300 mètres. Les gens y cultivent en abondance l'oignon mais également les carottes, l'aubergine, le concombre et autres légumes grace aux graines qu'une francaise au nom de Monique leur envoie. Cette personne oeuvre beaucoup avec l'aide de Balou au développement du village. Elle collecte actuellement des fonds en France pour creuser un puit. D'autres actions comme le traitement des déchets ont également été mis en place.
Le coin est magnifique: une multitude de gens s'activent à l'arrosage des cultures à l'aide de leurs calebasses. Chacun d'entres eux doit descendre dans le puit creusé pour ramener de l'eau, un travail errintant! Mais le résultat est là!




Nous descendrons ensuite de la falaise par une petite faille aménagée en escalier. La température en bas est étouffante!


Après une sieste sous un arbre nous remontons et rejoignons le village de BEGNIMATO pour déguster une bière de mil dans une callebasse.

Le soir Balou nous fait visiter son village. Ses explications sur les croyances animistes de son village et la culture DOGON son passionante. Pour notre accueil, les femmes du village veulent danser. La soirée improvisée et non touristique sera grande et fort sympathique, au son des chants, claquements des mains, tambourins et autres instruments de percussions.

25 janvier
Ce matin nous partons vers une retenue d'eau ou vivent des crocodiles et des caimans. Après deux heures de marches dans la brousse nous arrivons enfin dans un joli coin. Bien loin du site touristique d'Amani, il n'y a pas de touristes, juste des gens qui cultivent leurs loppins de terres. Nous aurons énormément de chance car nous verrons un crocodile et un caiman à se prélasser au soleil.

Au retour nous passons dans un hameau de Begnimato ou nous rencontrons le forgeron. Celui-ci fabrique des fusils de chasse avec sa petite forge, et le résultat est bleuffant. Il demandera de l'aide à Boris car sa vieille perceuse manuelle ne fonctionne plus et il ne peut pas la réparer. Avis à tous les amateurs, si vous avez une vieille perceuse à manivelle qui ne vous sert plus et qui traine dans votre garage, il y a un forgeron au Mali qui serait preneur!
Sur le chemin du retour, nous rendons visite à un groupe de femmes du village qui pilent l'oignon pour en faire des boules. Je suis conviée à piler avec elles. Le travail est rythmé par un chant d'accueil qui nous est dédié. Balou est un merveilleux "laisser-passer". Grace à lui nous rencontrons les gens du village, échangeons avec eux, et ceux-ci réclament qu'on les prenne en photo alors qu'en temps normal on aurait interdiction de le faire.



Nous retournons à Indelou ou nous faisons nos adieux à Balou et à Abel. Nous avons un petit comité de départ. Les gens semblent émus de nous voir partir. Notre ami le chasseur nous offrira meme deux papayes pour faire la route.
Cette rencontre avec le pays DOGON et les habitants du village d'Indelou a été un moment unique et très riche. Merci aux frenchies pour leur super tuyau. Nous ne manquerons pas nous nous non plus d'envoyer des graines à notre retour.

Ganadolope Balou!(merci en dogon)

Sur la route vers le Burkina, Vincent décide de se mettre à l'ane

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