mercredi 30 juillet 2008

La Birmanie

Un peuple au grand coeur

14 juillet: 27 ans aujourd'hui pour Audrey...
Levé des 3h30 ce matin pour pouvoir prendre le mini van qui nous conduit a l'aéroport. Dans KAO SAN ROAD c'est la fin de soirée: les prostituées et les travestis cherchent tant bien que mal le client qu'elles n'ont pas encore eu. Le spectacle est affligeant: elles courent après tous les types qui passent, les poursuivent dans les ruelles sombres et reviennent bredouilles. Même les petites mains aux fesses ne semblent pas décider ces fêtards. C'est sans doute leur voie grave qui les fait fuir.
Nous arrivons a YANGON a 8h après 1h30 de vol. Il n'y a pas de doutes nous avons bien quitte la Thailande. Cote vestimentaire, les hommes portent des chemises et de longs pagnes qu'ils nouent sur le devant: le longyii. Les femmes, elles, sont aussi vêtues d'un pagne en bas, et arborent le Thanaka, un maquillage blanc naturel qu'elle se mettent sur le visage pour se protéger du soleil. C'est du plus belle effet! Cote circulation, il n'y a pas une seule moto dans les rues, elles sont interdites dans la capitale. YANGON a l'allure d'une ville désolée et décrépie. Le cyclone a sans doute sa part de responsabilité mais n'explique pas la présence d'arbres sur la façade de certains immeubles.
L'ambassade d'Inde n'est pas plus rapide ici qu'a Phnom Phen au Cambodge. Le délai d'obtention de notre visa est de quatre jours et se repartie comme suit: jour J, on laisse nos passeports pour la journnee et on les recupere le soir. J+1, on donne nos passeports le matin a l'ouverture, on paye 40 $ US et on récupère nos passeports en fin de journée. J+2, on donne nos passeports le matin et on ne les récupère pas. J+3, on donne 80 $US le matin a l'ouverture de l'ambassade et on vient récupérer nos passeports avec nos visas le soir. Entre temps l'administration indienne se sera déjà permis de refuser nos dollars car ils sont un peu cornes, plies ou autres. Comme quoi l'administration française n'est pas la plus lente! Ça promet pour l'Inde!!!

L'après-midi nous nous baladons un peu dans le centre ville de l'ancienne capitale: les bâtiments coloniaux tombent en ruine, les trottoirs sont défoncés et parsemés de touffes d'herbes, et les bus sont dignes de ceux vus en Afrique: rafistolés, ressoudés, mais colorés!

La ville est un melting-pot de nationalités: on trouve énormément d'Indiens et de chinois en plus des Birmans. Ces gens la sont issus de la colonisation anglaise. Les indiens ont été amené d'Inde pour devenir des serviteurs civils, quant aux chinois, ils ont été invité a s'installer en Birmanie (aujourd'hui on dit "Myanmar") pour permettre le développement des échanges avec la Chine. Voici donc maintenant 3 a 4 générations que tout se petit monde se mélange. Nos premiers contacts avec les Myanmars sont très chaleureux et nombreux sont ceux qui nous accostent, nous demandent d'où on vient et s'il y avait beaucoup de touristes dans l'avion. Notre réponse (10 personnes environ) génère souvent un " Formidable, ça revient!" La révolte des moines en septembre et le cyclone ont plonge le pays dans une situation très morose en ce qui concerne le tourisme. Les hôtels sont vides, voir ferment leurs portes.

Nous changeons 250 euros et tout de suite il nous faut sortir une mallette pour stocker nos billets.



Le soir nous allons au restaurant en compagnie d'un canadien et d'un polonais. Ce dernier travail pour une ONG et s'occupe de l'après cyclone dans la zone sud ouest du pays. Nous restons bouche-bee devant le peu de choses qu'il nous raconte. Il a déjà travaille en Tchecheni, s'apprête a partir en Afghanistan. Son travail en solo (car il est le seul étranger de son ONG sur le terrain) nous fait penser a une sorte de "mercenaire, missionnaire, agent secret". Il ne peut communiquer que de manière très réduite car son portable est sur écoute et son mail est surveille. Quant a l'argent nécessaire a ses actions, il arrive par mallettes ... par des biais que nous ne citerons pas ici! . Un 007 de l'humanitaire, mais tres tres humble!
15 juillet:
Petite journée avant un grand trajet: nous rallions aujourd'hui YANGON a BAGAN au nord est du pays. Le matin nous nous baladons encore dans les rues de la ville avant d'embarquer dans notre premier bus "très local" pour rejoindre la gare routière a une heure de la.
Une fois sur place nous découvrons la bonne nouvelle: nous avons 15h de bus a faire sur les deux dernières place du fond dont l'une avec un siège cassé. Notre voisin birman se démène pour solutionner notre problème mais n'y arrive pas. Je passerai donc 15h assise a 90 degrés , formidable!
Le bus est cependant très animée ce qui me fait oublie ce petit problème. Nous découvrons la musique birmane sur fond de reprise comme "Eyes of the Tigers" du film Rocky, ou "Barbie Girl". C'est toujours pas a notre goût mais c'est nettement moins pire que la musique thai. Et puis il y les petits vendeurs qui entrent parfois dans le bus pour vendre leurs produits. C'est un peu la foire de Paris avec le type qui veut vendre son râpe légumes. C'est un produit formidable, pas cher et qui fera le bonheur de tous ses acquéreurs. Alors forcement ça part comme des petits pains!

16-17 juillet: Arrivée de ma nièceZoé, 3.6Kg et en pleine forme!
Finalement nous arrivons a BAGAN a 7h du matin, crevé mais heureux du décor qui nous entoure. Nous sommes dans une zone semi-desertique, le paysage ressemble a celui du sahel: sableux, parsemé d'épineux et de cactus, avec des charrettes et des boeufs a bosse en premier plan. La température est la hauteur du paysage: très chaude.
Nous visitons les temples sans tenir compte du conseil de notre hôtel: attention il fait très chaud ici. Finalement a 11h on rend les armes et on attend plus de deux heures sous une paillote. C'est juste impossible pour nous de pédaler sous cette chaleur, et c'est sans compter les crevaisons de nos pneus qui n'en peuvent plus de cette asphalte bouillante (vous noterez le nombre de reparations que notre chambre a air a deja eu).

Le paysage de Bagan est tout simplement magique: des champs de pagodes. Nous en visitons un certain nombre et grimpons souvent a leur sommet pour jouir de la vue superbe qui nous entoure.








Je teste le tanaka ... j'aurai des fans toute la journee

Les birmans que nous rencontrons sont supers gentils et nous sourient beaucoup. Ils sont très avides de contacts, d'échanges et veulent toujours nous aider ou nous expliquer l'histoire de leur temple. Un d'entre eux nous expliquera entre autres celle du temple ANANDA et nous demande de la transmettre, ce que nous faisons avec joie. Fonction de l'endroit ou on se trouve devant le bouddha, celui-ci nous apparaît comme souriant ou pas. Il sourit pour le bas peuple qui se trouve le plus éloigné de lui, mais plus on se rapproche de la statut et plus celle-ci a le visage qui se durcit et spécialement pour le roi qui se trouve juste en dessous de lui. Le message est le suivant: le peuple a besoin de sourire, d'encouragement car sa condition est difficile. En ce qui concerne le roi, celui-ci a une condition agréable mais une tache dure: celle de rendre son peuple heureux. C'est pour cela que le bouddha ne lui sourit pas. Je vous laisse constater par vous meme! (va sans dire que les deux photos, ci-apres, sont de la meme statue!!!)






Nous sentons que la situation actuelle est très pesante pour les gens qui vivent du tourisme. Il n'y a personne dans les hôtels, les étals devant les temples sont vides, et les petites vendeuses nous supplient d'acheter quelques choses avec des prix au ras du plancher. Malheureusement c'est une situation qui se répète dans chaque temple et a laquelle nous ne pouvons répondre favorablement a chaque fois.

Nous dormons dans des guest-house et avons la sensation d'être dans un trois étoiles tellement le personnel est aux petits soins pour nous. Et ce n'est pas la situation critique qui dicte leur attitude, c'est leur nature même d'être gentils.Il faut que les touristes reviennent, qu'ils comprennent que le pays est sure, qu'il n'y a pas de dangers d'épidémie et surtout que les birmans sont des gens extrêmement gentils et serviables.

Il est évident qu'en venant au Myanmar vous alimenterez d'une manière ou d'une autre les réserves de la Junte Birmane et que vous participerez au maintient d'une dictature, mais vous aiderez également un peuple merveilleux a ne pas sombrer dans l'oubli. Pour les plus scrupuleux, nous ajouterons que nos Etats respectifs et le CIO ne sont pas aussi regardant en autorisant les jeux olympiques chez nos "amis" Chinois".
18 juillet:
Nous partons pour l'expédition "MONT POPA" avec Antoine, notre voisin d'avion venu du Canada. Trois heures de pick-up a travers la campagne d'où on peut apercevoir les gens sur leurs charrettes, ou les petits agriculteurs portant des tas d'herbes sur leur tête. Nous sommes bien entasses, les hommes sont sur le toit a mâcher la noix de betel et a cracher leur jus rouge, et les femmes m'observent et boivent mes paroles comme si je disais quelque chose de très savant (elles ne parlent pas une goutte de francais. Biensur!). C'est le charme de la langue française qui agit sur elles!
La vue du Mont Popa au loin est superbe mais l'ascension est répugnante! Comme dans tous les temples on doit se déchausser mais la ça frise le ridicule tellement l'endroit est sale. On marche pieds-nus dans les escaliers en essayant d'éviter les déjections des singes qui attendent qu'on les nourrisses. Le sol est vrai dégoûtant et me donne l'impression de marcher nu pied dans le métro parisien ... vive le bouddhisme!

Sur la route du retour,nous rencontrons un groupe de jeunes birmans catholiques venus pendant les deux jours de fêtes bouddhiques a Bagan pour découvrir cette religion qu'ils ne pratiquent pas. Nous rentrons avec eux sur fond de guitare dans le pick-up et visitons quelques temples ensemble.
Pick-up pour le mont Popa
Scenes de rue...

Partie de balle au pied le soir, pres de la riviere Irrawady

19 juillet:
Train BAGAN - MANDALAY, 9 heures de folie! Nous retrouvons notre petit groupe d'étudiants catholiques avec qui nous passerons tout le trajet. Le train n'est pas le moyen le plus rentable pour voyager car il coûte plus cher que le bus et la junte birmane s'engraisse très largement sur chaque billet que les touristes achetent (le prix local est de 1000 kiat quand un touriste va payer 9$ soit 10 000 Kiat). Mais nous avons l'opportunité d'eviter un voyage sur les strapentins d'un bus et de partager un moment avec la jeunesse birmane. Le choix est très vite fait pour nous.
L'ambiance dans le train est superbe: les jeunes chantent, jouent de la guitare, se lancent des défis. C'est vraiment une très bonne expérience. Sans compter les paysages délirants que l'on observe avec ce petit mouvement de gauche a droite, les scenes de vie que nous n'aurions pas pu voir depuis la route, la vie du train avec ses vendeurs de vin de palme et de sucreries. Le festival bouddhiste de la full moon de NAYON a attire beaucoup de jeunes sur BAGAN et le train est plein a craque. Chaque aller vers les toilettes devient vite le parcours de star: les jeunes des autres wagons nous arrêtent a chaque fois, on pose pour des photos, on répond aux questions, on se fait filmer. Mais c'est toujours très sympa!




20 juillet:
Nous visitons MANDALAY en vélo. Nous déambulons dans le marche de ZEIGYO avec ses vendeurs de tissus, de plantes médicinales, de pierres précieuses, et d'antiquités. Les femmes birmanes ont toutes des cheveux supers longs qui arrivent parfois jusqu'à mi mollet. C'est quelques chose que nous voyons pour la première fois en Asie. Nous déambulons dans ce marche aux allures nonchalantes et nous posons dans un petit café pour voir la vie qui passe.


L'après-midi nous visitons un vieux temple en teck: le SHE IN BIN KYAUNG. Le moine ne parle pas un mot d'anglais ce qui rend difficile l'échange. Il offre a Vincent le bétel, le petit plaisir birman. Il s'agit d'une feuille de bétel couverte de chaux a laquelle on ajoute du tabac et des morceaux de noix de bétel. Presque tous les birmans en mâchent mais ce petit péché mignon a des effets dévastateurs: la chaux attaque l'émaille des dents et rogne les gencives. Quant a la noix de bétel, elle tache les dents en rouge. Les hommes birmans ont donc souvent les dents pourris, charmant! Vincent testera donc la feuille et la noix sans la chaux!

Nous filons ensuite vers le MAHA MYAT MUNI, un temple ou le bouddha est tellement recouvert de feuilles d'or tous les jours par les fidèles qu'il en est boudiné.

Nous visitons le marché qui se trouve juste en face de ce temple et c'est tout simplement "génial". Les vendeurs et vendeuses nous sourient, prennent la pose, mieux encore une d'entre elles court dans le marche pour dire a ses copines qu'elle a été photographié et nous réclame de montrer les cliches aux autres vendeuses qui veulent a leur tour être star d'un jour. La Birmanie est vraiment magique pour les passionnés de photos!




Le soir nous finissons notre ballade au milieu des temples et c'est les moines qui viennent vers nous pour nous guider. Ils essaient de se perfectionner en anglais ... y'a du boulot!


21 juillet:
Notre retrouvons a nouveau Antoine le canadien accompagné cette fois-ci de Yan, un suisse. Nous partons ensemble visiter Mandalay et son marché de jade. Les vendeurs sont en grand nombre dans les artères du bazar a ouvrir leur petit papier blanc emplis de pierres vertes. Les potentiels acheteurs les regardent, les exposent au soleil pour déceler les impuretés ou la transparence du cailloux. Nous déambulons dans ce grand "business" sans bien comprendre ce qui s'y passe réellement mais ce qui est sure c'est que l'endroit nous fait penser a une ville aurifère avec toutes les activités associées.

Nous visiterons plus tard le plus long pont en teck au monde: le U Bein Bridge long de 1.2 Km. L'après-midi nous rentrons doucement a Mandalay et terminons attablés devant une bonne bière plus que méritée après cette expédition sous le soleil.



Camion de tecks birmans
La fin de la journée est le moment fort de la journée qu'il nous manquait. Nous partons avec Yan vers le débarcadère sur la rivière Irrawaddy. Les gens qui y vivent y sont certes très pauvres mais d'une gentillesse incroyable. Tous acceptent d'être pris en photo, nous sourient et explosent de rire des que nous faisons une tentative de langue birmane. Nous passons deux heures a admirer cette vie fluviale en compagnie de Miente, un trishaw (taxi vélo) qui habite non loin de la. Il nous raconte la vie de ses amis, leurs moments de retrouvailles le soir au tea shop, leur dur travail ... L'endroit est envoûtant au coucher du soleil et mériterait un reportage de Thalassa.








Notre trishaw birman est très intéressant et nous passons la fin de la soirée avec lui a faire un petit cour de birman.
22 juillet:
Notre rencontre de la veille avec Miente ne nous a pas laisse indifférent et nous avons décidé de le retrouver pour lui proposer d'être notre guide. A 8h30 c'est chose faites. Nous lui proposons de laisser son trishaw pour un vélo et de nous faire découvrir Mandalay avec ses yeux, juste des lieux de vie, hors des sentiers battus. Il accepte avec joie. C'est un grand plaisir pour nous car on sait d'avance que la journée sera superbe avec ce personnage. Assis au tea shop, Miente nous propose un itinéraire de choix: visite d'un petit village sur les bords de l'Irrawaddy spécialisé dans le bambou puis fabrique locale de bonbons, visite d'une île sur la rivière. Vendu pour nous, il a tout de suite saisie ce que nous recherchions.

Nous partons donc pour le village du bambou. De nombreux radeaux flottent, en attente de leur futur transformation: panneaux tressés, pic de brochettes, sièges ... Miente nous explique qu'il n'y a pas si longtemps que ça, les radeaux servaient aussi a transporter le teck, mais les grumes étaient sous le radeau et les bambou servaient de flotteurs.

Nous partons ensuite visiter un petit marché ou nous avons pour une fois les explications en anglais d'un local, et c'est très utile!

Puis place a nos papilles. Miente nous emmène juste devant chez lui: a la fabrique de caramel. La visite est des plus incroyable. Le process est très artisanal. D'abord un ouvrier fait bouillir le sucre de canne mélange a l'eau, et ceci a diverses températures. Puis un autre ouvrier fait refroidir ce mélange sucre avec de le déverser sur une bâche. Une fois que la température devient acceptable, un autre ouvrier travaille ce caramel en "l'étirant". Il jette le caramel sur une branche et tire dessus puis la relance et ceci un certain nombre de fois jusqu'à ce que l'elasticité du caramel et sa couleur lui indique qu'il est temps d'arrêter. Vient ensuite l'étape ou ce même ouvrier tire des bandes de caramels, coupent des morceaux que des femmes emballeront méticuleusement un par un. Place a la dégustation maintenant. La femme de Miente qui travaille la avec ses enfant nous offre chacun un sachet de caramel.





Nous visitons ensuite quelques temples et découvrons quelques subtilités que nous soupçonnions même pas: certains bouddhas, les plus vieux en général, sont fait en bambou et boue puis recouvert de laque.


Le midi nous redécouvrons la cuisine birmane en compagnie de Miente: c'est nettement moins pire que les fois précédentes!

Miente notre charmant guide
L'après-midi nous prenons une petite barque, sortons la voile bordeaux taillée dans une tenue de moines, et voguons vers une petite île ou il n'y a pas si longtemps encore le trafic d'opium était commun. C'est un petit village sans prétention avec son école, son monastère, ses petites vendeuses de tofu fris, et son tea shop ou joueur et buveur de thé se retrouvent.


Le temps passe vite quand on est en bonne compagnie mais nous devons malheureusement mettre fin a cette journée: le bus pour INLE LAKE nous attends. Dans le bus c'est toujours la même chose: du karaoke a la télé et les passagers qui chantent, mangent ou dorment. Yan a de la chance, sa voisine chante comme une casserole.
23 juillet:
Après 12h de bus nous arrivons enfin a proximité du lac INLE. Nous avons désormais quitte la zone semi-desertique pour laisser place a la fraîcheur, la pluie, et la grisaille. Nous nous octroyons quelques heures de repos avant de chevaucher nos vélos pour une petite ballade autour du lac. Nous réalisons une boucle: NYAUG SHWE - KHAUNG DANG - pirogue - MAIN THANG. Autant dire que cette ballade de santé n'est pas de tout repos: nos selles de vélo sont d'horribles morceaux de plastiques durs et la pluie nous surprend. Ce premier tour nous permet de voir nos premières femmes Pa-O, vêtues de noirs avec une coiffe colorée et egalement de faire notre tour de barque sur le lac pour rejoindre l'autre rive.
Le soir nous retrouvons Yann, Sylvie et Benoit, trois français que nous avions croise a Bagan. Nous voici 6 francophones a refaire le monde autour d'un excellent petit repas que nous a mijote notre guest house.

24 juillet:
Nous devions partir ce matin pour faire un treck d'une journée dans la montagne mais il a plu toute la nuit et ça continue. N'ayant aucune envie de nous faire tremper toute une journée durant en traînant nos chaussures pleines de boue nous annulons notre ballade et passons la matinée a papoter a l'abris de la pluie.L'après-midi nous tentons une sortie en barque traditionnelle pour découvrir les canaux et la vie qui fourmille autour du lac. Notre guide a une façon très particulière de pagayer, propre aux Inthas, une ethnie qui peuple le lac. Debout sur une jambe à la poupe et l'autre enroulée autour de la godille. Cela lui permet de voir au-dessus des plantes qui couvrent une grande partie du lac, mais également d'éviter de se fatiguer.

Sur le trajet nous découvrons les habitations traditionnelles des Inthas: des maisons sur pilotis. Nous nous arrêtons pour assister a la fabrication des cigares a la main. Les femmes m'invite a essayer mais je dois bien avouer que je suis très loin de maîtriser la technique, c'est même une catastrophe. Je lui rend vite son matériel car les femmes sont payées a la tache: chaque cigare est payé 1.5 Kiat, et elle travaille en moyenne 8 heures pour faire 1000 cigares. Leur salaire journalier est donc de 1500 Kiat soit un peu plus de 1$ US par jour.

25 juillet:
Aujourd'hui c'est la grande ballade sur le lac en bateau moteur. Nous aurions aime prendre une barque avec les locaux mais c'est un peu complique d'autant qu'il y a déjà tellement peu de touristes que les locaux préfèrent nous voir dans une grande barque complètement vide plutôt que sur des paniers de tomates. Compréhensible mais ça crée une distance quand on croise des locaux sur le lac.Nous commençons donc par la visite du marche de Nam Pan, au sud du lac. Il s'agit du plus marche de l'état Shan. Les ethnies des montagnes, les Pa-O, sont descendues, les vendeurs de bambou aussi. Le marche grouille de monde, c'est très coloré aussi bien par les tenues vestimentaires que par les aliments. Vincent en profite pour se faire couper les cheveux sur place car il y a un petit coiffeur, pour une fois ce n'est pas moi qui m'y colle!



En fin de matinée l'ambiance retombe et les villageois retourne chez eux a pieds, en charrette a boeuf ou en tracteur. Nous suivons donc cette transhumance humaine, ce qui surprend un peu les villageois.




Nous reprenons ensuite notre barque et filons vers un village de tisserand. Premier arrêt, première boutique et première déception. La ballade oui, mais la ballade a touriste non! On ressort aussi vite qu'on est rentre dans cette maison et filons nous perdre dans le village ou de toute façon tout le monde tisse. Nous avons enfin des contacts intéressants ou les gens nous explique comme ils peuvent leur travail. Le fruit de leur production n'est pas a destination des touristes ce qui enlève tout risque de contacts intéressés.
Nous mettons les choses au clair avec notre piroguier: nous refusons en bloc le programme de la journée, les chats sauteur du monastère, les femmes Padaung au long cou ... Nous voulons juste nous balader sur le lac, y contempler les pêcheurs, prendre notre temps mais rien de plus. Les gens sur le lac ont le regard très ferme et ne nous sourient pas. Le choc est d'autant plus dur que nous n'avions pas été habitué a cela au Myanmar. Mais comme toujours dans une zone très touristique il y a ceux qui s'enrichissent et les autres qui voit l'argent mais ne le palpe jamais. Ce sont les pêcheurs et leur famille, qui au fil des années deviennent aigris. La fin de la journée est donc un peu décevante pour nous et nous décidons de rentrer plus tôt que prévu. Sur le chemin du retour nous traversons les jardins flottants ou les Inthas cultivent des tomates.

26 juillet:
Il est temps pour nous de quitter Inle lac et et de rejoindre Yangon ou nous devons faire nos visas pour lInde. Ce dernier trajet est éprouvant: 20 h de bus sur des sièges inconfortables, une climatisation qui rend l'âme alors qu'on est 50 a l'intérieur, et 10 heures de bus a vomir car j'ai commis l'erreur de manger un truc pas frais quand le bus s'est arrêté le soir.

27 - 29 juillet:
Nous arrivons a Yangon épuisés et sous une pluie battante. C'est le temps que nous aurons pendant trois jours: de la pluie, toujours de la pluie. Chaque sortie dehors est un calvaire: ne pas casser son parapluie, ne pas perdre ses claquettes dans un caniveau, ne pas marcher sur un rat mort ... Vivement qu'on quitte ce coin, le temps y est vraiment exécrable!!!Nous arriverons quand meme a visiter la plus grande pagode de Birmanie: la Shwedagon pagoda, entre soleil et pluie.

Les pieds dans l'eau

Yangon et ses facades arborees

Shwedagon Pagoda

1 commentaire:

AnneSo a dit…

SUPERBE....
Continuez à en profiter, c'est pas aussi beau, dépaysant et joyeux ici...
Je vous embrasse.
Vous me manquez encore un peu plus là !
AnneSo