vendredi 11 juillet 2008

Le cambodge

27 juin: Passage de frontière
Nous quittons l'ile de Don Det au Laos en pirogue et mettons le cap vers la frontière du Cambodge toujours accompagné par Clemence et Bertrand. Des le debarquadère, des compagnies touristiques organisent des bus pour passer la frontière et rallier la première ville du pays: STUNG TRENG. Le prix nous parait assez elevé vu la distance, nous decidons donc de nous organiser tout seul en prenant des tuk-tuk et des bus locaux.
Le tuk-tuk dans lequel nous nous trouvons avec Clemence peine quelque peu et est souvent en surchauffe ce qui oblige notre chauffeur à s'arreter pour arroser le moteur. Mais nous arrivons quand meme à la frontière.
Pour nous le passage semble plus facile au premier abord car nous avons déjà fait nos visas. Un coup de tampon pour la sortie du Laos et un kilomètre de marche sous un soleil de plomb pour atteindre le prochain poste frontière: celui du Cambodge, ou nous trouverons sans doute des bus. Impossible pour Clemence et Bertrand de nous suivre car eux n'ont pas leur visa. Ils doivent rejoindre le poste frontière par la route goudronnée. Nous sommes censés nous y retrouver, le garde nous affirme qu'il s'agit du meme poste mais que eux ne peuvent pas passer par le chemin de terre. Pour nous ce sera toujours la course en tuk-tuk d'économiser. Allez comprendre quelque chose! Alors on se sépare pour mieux se retrouver.

Arrivé a notre poste frontière, on nous tamponne nos visas. On inspecte la route: c'est une piste, il n'y a pas de motos ou de pick-up en guise de taxi! On demande au garde ou est la route. Réponse: il n'y a rien ici, vous devez faire demi-tour, repasser par le poste frontière du Laos et prendre un taxi qui vous emmenera à un autre poste frontière pour entrer au Cambodge. Ce fameux deuxième poste frontière se trouve à 17 Km par la piste, c'est sans doute la qu'on atterit Clemence et Bertrand car on ne les voit pas arriver. On vient de se faire tamponner nos visas à un poste frontière qui ne sert a rien, et on va devoir re-rentrer au Laos "illégalement" car officiellement on est sorti du pays et le visa n'est donc plus valide. Youpi!!!

Re 1Km à pied sous le soleil avec nos sacs qui nous semblent peser une tonne. Enfin arrivés nos tuk-tuk ne sont plus là, quant aux taxis ils semblent qu'ils ont verouiller le marché. Ils refusent de negocier le prix et les locaux à qui nous nous adressons pour nous emmener moyennant finances optent pour la politique de l'autruche: ils baissent la tete, font comme si ils ne comprennent rien et filent ... sans nous. Dans la meme galère que nous, on trouve deux japonnais qui sont la à poirauter, negocier depuis plus d'une heure. Ce n'est pas bon signe!!! Une heure plus tard les taxis n'ont rien voulu lacher: ils reclament 35 dollars ce qui est completement delirant pour le pays et la distance à parcourir. Avec Vincent on contre-attaque: je me poste sur la route, c'est parti pour le stop! Premier minivan que je prend à l'origine pour un taxi et c'est gagné. Il s'agit en fait d'une gentille petite famille francaise d'origine cambodgienne venue en vacances. Ils sont deja a plein mais acceptent de nous emmener jusqu'au poste frontière ou ils doivent également se rendre. Ils nous invitent à partager leur repas. Finalement les deux japonais vont également monter avec nous dans le van et cette gentille petite famille nous déposera à la ville de STUNG TRENG. Sans elle nous aurions sans doute dormis au poste frontière car la bas il n'y a rien, pas une voiture, pas une moto, et les champs à perte de vue. Dans ces conditions ont aurait difficilement rallié la ville. Encore merci à eux si ils nous lisent.




Nous retrouvons finalement Clemence et Bertrand qui avaient reussi à trouver deux places dans un de ces minivans que nous avions dénigrer le matin meme. Finalement tout est bien qui fini bien! Nos premieres impressions sur le Cambodge sont négatives et positives: la ville de STUNG TRENG est vraiment sale: des monticules de débris jonchent le sol, on imagine qu'a la nuit tombée les rats sortent et s'y balladent impunément. Mais de l'autre coté, les premiers contacts que nous avons avec les cambodgiens nous font penser que les choses vont etre plus simples en ce qui concerne les échanges: ici les petites vendeuses comprennent les gestes que nous faisont avec les mains, et c'est tres agréable pour nous.
28 juin:
On rejoint la province de RATANAKIRI dans le nord est du pays par les pistes. Le début est prometteur mais des qu'on dépasse les engins de chantiers qui remettent la piste en état, on retrouve les trous, la poussière. Et c'est sans mentionner cette odeur pestidentiel qui règne derrière nous (on apprendra plus tard que c'est un sac remplie de poissons), ou les gens qui vomissent a coté de nous. Nous arrivons à 12h dans une ville digne des fars west: des routes de boues partout. Le temps n'est pas en notre faveur: il pleut des cordes toute l'après-midi, alors on s'occupe comme on peut avec Clemence et Bertrand: UNO, jungle speed ...
29 juin:
Le soleil force le passage entre les nuages, nous tentons donc une sortie en moto. Premier accrochage avec la gérante de l'hotel qui nous loue un scooter plein de boue jusque sur le fauteuil. Les touristes qui l'avaient loué hier s'étaient pris une gamelle. Vincent lui fait remarquer que c'est plus que limite de le louer dans cet état. Cette bourgeoise lui répond de manière sarcastique, et c'est déja la troisième fois qu'elle nous parle comme des "merdes". Vincent lui repond très sèchement surtout que maintenant il a de la répartie en anglais! Il a fait de superbes progrès!
On part finalement après deux accrochages avec la "bourgeoise" vers le lac de BOENG YEAK LAOM, un endroit fabuleux à l'eau transparente et ou nous nous baignons pendant deux heures. Nous filons ensuite pour la tournée des chutes d'eau. Au retour de la première chute d'eau nous nous prenons notre quatrième gamelle, et celle-ci fait plutot mal! Niveau moto, la poignée du frein qui était déja brinquebalante est cassée, et la clef de la moto s'est cassée dans le neman quand Vincent a voulu la redresser. Vincent s'est un peu abimé le genou, quant a moi j'en serai quit pour un gros bleu sur la hanche. Mais bon plus de peur que de mal! Nous allons avec nos amis vers une autre chute d'eau: on y rince la moto, nos habits, puis on file en ville pour racheter une poignée et refaire une clef (merci Bertrand pour ta fabuleuse idée qui nous aura evité de changer deux serrures): problème résolu pour 3.50 $. On a eu notre dose de gamelle pour aujourd'hui!
L'apres-midi nous visitons la dernière chute d'eau des environs pour une douche revigorante. La route est plus facile, il a cesser de pleuvoir et le soleil a fait sécher la boue.


30 juin:
Une journée complète de route pour rallier KOMPONG THOM en chemin pour Siem Reap. La mousson ne simplifie pas les trajets: le mini-bus manque d'adhérance et il nous arrive parfois de chasser. Sur le trajet nous testons un nouveau met: la migale grillée. Pas mauvais!





1er juillet:
Nous decidons de nous séparer de nos amis Clemence et Bertrand avec qui nous voyageons depuis 6 jours. Ils iront seuls voir le temple de KOH KER, nous préferons avancer plus vite vers SIEM REAP puis PHNOM PENH pour sceller notre sort quant à notre visa chinois. Donc pour aujourd'hui c'est bus, ballade dans le vieux marche de Siem Reap et ses odeurs pas toujours très agréables. La mousson frappe encore: en quelques minutes les rues de la ville se transforment en petites rivières.

2-4 juillet:
Visite des temples d'ANGKOR avec notamment Angkor Wat, Angkor Thom, et Tha Phrom notre preferé niché dans la "jungle". Des arbres gigantesques y poussent sur les ruines, le décor est digne d'un Indiana Jones à la recherche d'un trésor. L'architecture, malgré l'état de ruines, est superbe, extrement riche en details sculturaux plus fins les uns que les autres. On nous avait decrit l'endroit comme magnifique mais tellement touristique. La mousson a du bon: coté touristes on a été plutot tranquille.
Nous nous balladons dans les temples d'Angkor à vélo accompagné des "ploufs" des singes qui se jetent a l'eau. L'endroit est vraiment superbe!


Temple d'Angkor Wat




Ankor Thom et Tha Phrom (derniere photo)










Temple d'Angkor Wat

5-9 juillet:
Nous regagnons la capitale PHNOM PENH ou nous saurons enfin a quel sauce nous allons etre mangé. La sentence tombe et est sans appel: nous n'irons pas en Chine! Nous ne pouvons meme pas deposé une demande: l'ambassade nous dit qu'il faut etre résident au Cambodge pour pouvoir prétendre déposer un dossier de visa.
C'est d'autant plus frustrant que l'on sait que certains touristes ont reussi a avoir un visa dans des ambassades de Chine en Inde ou a Hong Kong, pays dont ils ne sont pas residents! Les agences de voyage nous assurent qu'elles peuvent avoir un visa pour nous moyennant 140$ alors que le visa ne coute que 30$.
Alors on peut se demander les raisons de notre refus. Est-ce l'approche des JO qui rendent les autorites de plus en plus severes? Notre nationalité francaise est-elle un frein en cette période de relations francochinoises tendues? Faut-il encore et toujours arroser ces pourris des ambassades??? Ce couperet a au moins le mérite de nous fixer sur notre sort: puisque la Chine ne veut pas de nous, nous profitons de l'ouverture des frontieres pour aller en Birmanie. Encore un pays de non-droits vous direz nous!

La capitale est un peu notre douche froide dans le pays: on y découvre les atrocités qu'on commis les Khmers rouges de 1975 a 1979. Nous visitons le musée de Tuol Sleng, anciennement prison et camp de la mort pour des milliers de cambodgiens. Le lieu est émouvant: on y rencontre une petite dame cambodgienne en larmes devant les photos des victimes pendant qu'un petit vieux explique a un touriste comment il etait attaché au sol dans la prison. Pour eux c'était hier.Ils étaient forcés a travailler dans les champs pour l'Angkar, l'organisation de Pol Pot, en cachant leurs origines et leur éducation. Pendant ces 4 années un quart de la population a été decimée par la torture, les assassinats ou par la famine que leur infligeait les Khmers rouges. C'est un drame qui a touché tous les cambodgiens, qui aujourd'hui encore, continuent de vivre avec leurs boureaux, qui ne seront peut-etre jamais jugés. Malgré les atrocités si recentes que les cambodgiens ont endurées, nous avons trouvé que c'était un peuple très doux, souriant et avec beaucoup d'humour.

Nous occupons nos journées entre les achats de billets d'avion, nos visas, et nos ballades en vélo dans cette ville ou la circulation est complètement folle. Les voitures et les motos font des queues de poissons a tout va, roulent en sens inverses. C'est très sport d'y pédaler ... pourvu qu'on ne se fasse pas faucher.

Moine qui nourrit les poissons au musee national

Un des marches de la ville

Hmm c'est bon les fleurs de lotus!


10 juillet:
15 heures de bus pour rejoindre Bangkok avec un chauffeur qui pique du nez. Finalement on retrouve Kao San Road avec ses entraineuses, ses touristes paumés et notre guest house. Ca a du bon de revenir dans un endroit ou on a nos repères meme si la Thailande ne figure pas parmis nos pays preferés en Asie.



Le 14 juillet prochain nous nous envolons pour Rangoon, ancienne capitale de la Birmanie, c'est dans l'avion que je feterai mes 27 ans. Nous loupons la reception de Monsieur l'ambassadeur a Bangkok, ses petits fours et son champagne, mais le voyage vaut bien quelques sacrifices!

1 commentaire:

Unknown a dit…

BON ANNIVERSAIRE AUDREY!
Bisous, Bertrand