La Patagonie

30 octobre:
C´est chargé comme des mules avec nos deux sacs à dos, notre bât, nos tapis de selle, et notre sac contenant tout le matériel de camping que nous prenons le bus qui va de Bariloche à Esquel. Autant dire que ce n´est pas gagné! Nous arrivons enfin dans ce petit bled où nous devrons trouver d´ici un mois notre compagnon à quatres pattes.
La ville est mignonne mais sans grand intérêt pour un touriste. Espérons que la recherche de notre cheval ne sera pas trop longue car le temps va nous sembler durer une éternité ici, d´autant que l´auberge où nous séjournerons n´a rien pour retenir le client ...

3 novembre:
Après une nuit complète de bus nous rallions enfin la péninsule de Valdès à l´est du pays. Nous payons l´entrée spéciale gringos à 45$ (pesos) quand les locaux qui roulent en 4x4 rutilants payent 14$. Toujours cette double tarification qui ne profite qu´aux riches de ces pays, car les pauvres de toutes façon vivent entre quatres tôles et ont d´autres préoccupations dans leur vie que les baleines.
L´après-midi nous partons en randonnée le long de la côte pour voir si on aperçoit quelques cétacés ou des lions de mer. La balade est un peu sportive car nous n´avons pas emprunter le bon sentier. En route nous découvrons les cadavres d´un baleineau échoué et celui d´un lion de mer. Arrivé à la pointe nous avons enfin le plaisir de voir des animaux "vivants": lions de mer en pleine bronzette, mamans baleines et leurs petits longeant la côte et crachant de l´eau. Une d´entres elles est spectaculaire. Elle laisse sa queue en dehors de l´eau pendant des périodes de 10 minutes puis repart sous l´eau et recommence. On pourrait presque croire à une baleine dressée pour les touristes. Le spectacle est dans tous les cas superbe et on en prend plein les yeux. Le soir nous retrouvons Candy et David nos amis basques de Bariloche. Et c´est reparti pour une bonne crise de fous rires.

Baleineau desséché sur la plage


Un oiseau venu picorer le dos d´une baleine

4 novembre:

Aujourd´hui nous testons la péninsule de Valdès en stop comme nos amis Candy et David la veille. Pas d´autres options possibles pour nous car ce que les agences touristiques réclament pour visiter quelques sites sur la Péninsule est exhorbitant et hors budget pour nous. Faire du stop sur la péninsule est plutôt stressant: nous sommes en plein désert, avec un traffic routier assez faible. Il n´y a rien sur des kilomètres si ce n´est des guanacos, des tatous et des touffes d´herbe. Nous réussissons néanmoins à rallier Punta Valdès à 80 Km de là avec le même type qui avait pris nos deux loustiques la veille. Encore heureux qu´il y a des photographes animalier qui sillonent l´île pour nous prendre, nous, pauvres stoppeurs. Une fois arrivé nous profitons du spectacle qui s´offre à nos yeux: pinguoins nichés dans leurs trous, lions de mer en pleine bronzette, baleines qui jouent, et élephants de mer vautrés sur les galets ou en pleine reproduction. La condition de la femelle éléphants de mer n´est pas des meilleures: l´acte sexuel tient plutôt du viol. La femelle se fait attraper, retourner et mordre si elle tente de se débattre. Et vu le poids du male, une fois coincée, cette dernière n´est pas prête de s´enfuir. Elle n´a plus qu´à subir son sort.

5-6 novembre:
Péninsule de Valdès - El Calafate: 3 transports, 22 heures de bus, 6h d´attente. L´Argentine c´est grand, très grand ...

7 novembre:
Une petite journée de repos pour préparer notre treck de 4 jours avec Candy et David. On allège au maximum les sacs, on se charge de féculents et c´est parti!

8-11 novembre: Trek autour du mont Fitz Roy
Jour 1: El Chalten - Campement De Agostini
Après 4h de bus sur la route mythique RN40 qui longe la Cordillière nous arrivons enfin à El Chalten, ville départ de notre trek de 4 jours autour du mont Fitz Roy. Après avoir mis toutes nos couches de vêtements nous partons dans le vent et le froid rallier le camp de Agostini au pied du mont Torres. 3h de marche plus tard nous arrivons enfin pour planter notre tente, sous la neige fondue. Premier montage de la tente et première boulette: je casse un de nos arceaux en aluminium. Encore heureux qu´ils sont garantit à vie. Il n´est que 16h et nous n´avons rien d´autres à faire si ce n´est se tenir au chaud dans le duvet.

Du coté de nos amis basques c´est un peu la crise. Leur tente North Face flambant neuve à 350 euros prend l´eau. A priori North Face a du oublier d´enduire le textile d´imperméabilisant. Ça promet un très grand trek!
A 19h nous réussissons quand même à manger pendant une acalmie climatique. Il nous tarde tous de reprendre la marche demain, au moins là nous aurons chaud.

Jour 2 : Campement De Agostini - Campement Poinçonnot
Notre première nuit a été un peu froide et humide mais ce n´est rien en comparaison du calvaire qu´on vécu David et Candy dans leur tente non imperméable.
Le départ est un peu rude: le paysage est bouché, il neige et fait un vent terrible. Aujourd´hui nous décidons de prendre notre temps. Rien ne sert d´arriver trop tôt au campement surtout si c´est pour perdre cette précieuse chaleur accumulée pendant la marche et être bloqué dans la tente.

Notre choix est le bon, le temps s´améliore dans l´après-midi et nous découvrons les joies de la randonnée. Les paysages sont spectaculaires. Nous arrivons finalement au campement à 19h, le sourire jusqu´aux oreilles.

Petite pause au bord du lac


On recharge les bouteilles d´eau



Le mont Fitz Roy


Un dernier effort avant d´arriver au campement ...

Rapace sur le campement

Jour 3: Lac de Los Tres et glacier Piedras Blancas

Après une bonne nuit au chaud (grâce à une bouilloire fabriquée maison) nous partons à vide découvrir le lac de Los Tres au pied du mont Fitz Roy. Cette marche a tout sauf l´air d´une ballade de santé. Le dénivelé est fort, nous évoluons dans la neige jusqu´aux genoux parfois, dans la bouillasse glissante et pour couronner le tout, le vent est tellement fort qu´il nous fait tomber.

Au sommet c´est la déception la plus totale après cette acsension si difficile: le lac est entièrement recouvert de neige. Finalement une surprise nous attend après une dernière ascension dans la neige et les bourrasques de vent. Nous découvrons le lac Sucia et ses eaux turquoises.

Le retour au campement est encore plus dure que l´allée: la neige a fondue et est plus molle et les bourrasques de vent nous font tomber à plusieurs reprises. On arrive épuisé.

En fin de journée on repart pour une rando vers le glacier Piedras Blancas. Après plus de 30 mn à chercher notre chemin, envisager de traverser un torrent en déplaçant un tronc d´arbre nous apercevons enfin la présence de kern. Des guides on marquer le chemin ... il nous reste à le suivre. On passe dans une morène en sautant de cailloux en cailloux. Au bout du chemin un spectacle magique nous attend: les icebergs flottant sur un lac couleur menthe à l´eau.

Glacier Piedras Blancas et ses icebergs flottants


Jour 4: Campement Poinçonnot - El Chalten

La fin du trek se fait entièrement sous la pluie. Quoi de plus merveilleux que de ranger sa tente quand il tombe des trombes d´eau? Finalement on rallie El Chalten mouillé jusqu´aux os.

Ce soir nous retrouvons avec plaisir un lit douillé, au chaud, les joies de faire à manger sans mouffles ... que du bonheur!

12 - 13 novembre:
On se refait une petite santé à El Calafate: repos, bons petits plats, lessive, nettoyage du matériel ...

On visite également le glacier Perito Moréno par une belle journée ensoleillée. On a d´abord tester le stop pour rallier le site mais ce fut un échec. Finalement on a reussit à négocier un taxi à 200$ au lieu de 300$ (pesos) ... il n´y a pas de petites économies!

Le glacier Perito Moreno est de toute beauté et nous assistons même à plusieurs chutes de mur de glace. Dommage que nous n´ayons pas eu le temps d´immortaliser ces chutes de glace tant impressionantes par le bruit que par l´image.

Sur le retour, Esteban notre chauffeur nous emmène gratuitement voir une estancia à proximité de là. Nous avons même la chance de donner le biberon à un petit chevreau.

Estancia dans la pampa de Patagonie, Flamands roses à El Calafate

14 novembre:

Esteban notre chauffeur de taxi de la veille nous emmène voir le premier festival de gauchos à El Calafate. Pas de touristes, juste des locaux fiers d´arborer la tenue traditionnelle. C´est un grand moment!

Nous assistons au débourrage de jeunes chevaux. Les gauchos les attachent fermement, les selles prudemmnent et une fois monté dessus, c´est parti pour un rodéo musclé. Certains tombent, d´autres resistent jusqu´a ce qu´une sonnette retentisse. Le spectacle est superbe!

On assiste également à des danses traditionnelles.

Cette fête est l´occasion de trouver enfin le cadeau d´anniversaire de Vincent: un couteau de gauchos en cuir de cheval tressé. Il nous sera utile pendant le voyage en cas de soucis.

15 novembre:

EL CALAFATE - PUERTO NATALES (Chili). Nous quittons nos amis du pays basques après plusieurs jours d´une super cohabitation. Pour eux c´est Ushuaïa, pour nous le parc du W, lieu de notre prochain trek. Le passage de frontière est long et rageant: on se fait confisquer de la bouffe prévue pour le trek pour raison sanitaire (lentille, mais, thé, miel). On s´estime heureux car on a frolé l´amende car on ne les avait pas déclaré. Ouf!

16 - 20 novembre: Trek dans le parc du W (Chili)

95.6 Km après notre départ et une moyenne de 7 heures de marche par jour, nous achevons enfin notre trek de 5 jours dans le parc du W. L´expérience était inmanquable mais elle fut rude. Porter un sac à dos de plus de 13 Kg pendant toute une journée change beaucoup de choses. On progresse moins vite, on souffre du dos, des genoux, des pieds. (surtout moi!!!) Mais notre duo de choc à tenu le coup et c´est le sourire aux lèvres que nous rallions la fin, pas mécontants malgré tout que ça se termine. Mais la beauté du paysage valait bien quelques souffrances ... et la météo a pratiquement toujours été de notre coté.

Jour 1: Refuge Pehoe - Refuge Los Guardas (15 Km)

Arbuste à fleurs rouges présent un peu partout dans le parc

Vue sur le glacier Grey

Coucher de soleil au dessus du glacier Grey, moment privilégié à 20h sans presque aucun randonneurs

Jour 2: Refuge Los Guardas - Campamiento Italiano (22.6Km)

Pause déjeuner au bord du lac. On prend même le temps de se faire des chapatis (pains indiens)

Jour 3: Vallée de Francès - Refugio Los Curnos (20.5 Km)

Vue sur le cirque de montagnes dans la vallée des français

Camping sauvage sur les bords d´un lac à proximité de Los Cuernos ...

Jour 4: Los Cuernos - Campamento Torres et son mirador (20.5 Km)

Déjà sur les chemins à 7h du matin ...

Les oiseaux inséparables ... Quand un des deux décède, l´autre se laisse mourir de chagrin

Jour 5: Campamiento Las Torres - Laguna Amarga

Vincent repart à 5h du matin pour voir le lever de soleil et les tours rougir

3 minutes plus tard c´est déjà la fin, les couleurs roses ont disparu pour faire place à un beau jaune

Sur le chemin du retour on rencontre des guanacos, de la même famille que les lamas

21 - 24 novembre:

Comme après chacune de nos longues randonnées, nous prenons un peu de temps pour nous reposer et nous mettre à jour. Nous passons quelques jours à Puerto Natales au Chili puis à Punta Arenas en Argentine en attendant de trouver un bus pour Ushuaïa.

On a beau être en bord de mer, impossible de trouver un morceau de poisson ... juste de la viande!

Puerto Natales et ses rafios

Maisons traditionnelles en tôle

25 novembre:

Bienvenue en Terre de Feu

Finalement nous mettons le cap au "bout du monde", en Terre de Feu histoire de ne pas avoir de regrets. Nous n´avions aucune illusion quant à la ville d´Ushuaïa. On est très loin de se qu´on peut imaginer grâce à notre ami Nicolas Hulot. Exit les petites maisons rouges en tôle, les phoques sur la plage et les hydravions pour ravitailler. La ville a très peu de charme, ce n´est que magasins à touristes et batiments en béton. Mais bon on aura été au bout du monde ...

Maintenant place à la recherche de notre cheval ...