mardi 5 février 2008

A la recherche de notre nouvelle recrue

1-14 décembre

Cette fois-ci on y est! Nous avons commencé la recherche de notre compagnon à quatre pattes dans la petite ville d'Esquel. Pour le trouver nous employons tous les moyens possibles et imaginables: annonces chez les vétérinaires et les magasins spécialisés dans l´équin, l´hyppodrome, les radios, le bouche à oreille. Nous n´oublions pas non plus tous les types au look "gauchos" que l´on démarche en direct dans la rue.
L´énergie qu´on déploie est vite payante. En une semaine, nous visitons une vingtaine de chevaux. On nous présente un peu de tout et parfois surtout du "rien": poney, cheval chétif et malade, troisième âge proche de la mort ...

C´est un peu rageant surtout qu´on est très clair lorsqu´on décrit le cheval que nous recherchons mais cela fait aussi partie de l´aventure équine. Quoi qu´il arrive et quelque soit le cheval, nous prenons le temps de le regarder même si nous savons au premier coup d´oeil que ce ne sera pas lui. Cela nous permet de nous familiariser de plus en plus avec les choses importantes à vérifier (sabots, dos, dents, suivi du cheval à la marche, émotivité ...). On apprend à cacher notre joie quand on en voit un pas mal et surtout à ressortir auprès du vendeur tous les petites choses négatives. Ca sert dans la négociation ensuite.



On inspecte les tendons des chevaux, leur dos ... afin de détecter d´éventuels douleurs

Histoires de pattes ...
Dans la série "vieilles carnes et chevaux mal entretenus", voici quelques clichés des sabots les plus négligés et des pattes les plus abimées. La vendeuse nous assure que c´est un très bon cheval ... à 1500 pesos. Rien que ça!!! D´ailleurs il va falloir se presser car il y a un autre type sur l´affaire. On lui propose de vite vendre son cheval à son potentiel "acheteur" car ça ne sera pas nous!


Cheval à babouche ...

Histoire de dos ...
Comme nous sommes des gringos, tout est permis, même les plus gros mensonges! Nombreux sont les chevaux visités qui ont des plaies d´arnachement au ventre, au dos. Les vendeurs sont tous d´accord sur un point: aucun problème pour nous, le bât ne va rien aggraver, d´ailleurs dans deux semaines on n´y voit plus que du feu! Ce qui est totalement faux.
Certains nous assurent même que la plaie est très vieille alors qu´on trouve encore des mouches dessus. Nous ne prenons aucun risque et écartons ces chevaux de notre liste.


Les tâches blanches sur le dos du cheval noir indiquent d´anciennes plaies sur le dos


Et puis il y a les dos "trop hauts". Avec mon 1.57 mètres il me sera impossible de le charger celui là car je ne vois même pas au dessus de son dos.



Histoire de dents ...
Dans nos vérifications, on inspecte aussi les dents. On aimerait savoir deviner l´âge des chevaux avec mais en réalité nous sommes loin d´être des experts. Cela nous donne néanmoins l´avantage de détecter quelques problèmes comme celui de ce cheval sans dents. Pourtant son vendeur nous assure qu´il n´y a aucun soucis et que le cheval s´alimente bien. Il nous prend vraiment pour des bleus. On va lui laisser son cheval!



Les chevaux "muy mancito"
Le mot favori des argentins c´est "mancito" ce qui signifie très calme, très doux. A les écouter tous leurs chevaux sont les plus mignons qu´ils soient. C´est loin d´être le cas parfois. Les deux du dessous étaient des chevaux soient disant "muy muy manzito". Le premier (blanc) ne se laisse vérifier aucun de ses quatre sabots. On surpend même son propriétaire qui lui dit "vieille carne c´est pas le moment, tu fais vraiment chier!" . Quant à l´autre, il est tellement "manzito" que même son propriétaire à du mal à le chevaucher. Désolé ça ne va pas être possible pour nous!



Mais il n´y a pas que des rebuts ...

Heureusement, nous avons eu la chance de voir quelques chevaux corrects. Le choix final ne va pas être facile...



Pendant ce temps à Esquel ...
Entre nos visites "équines" nous découvrons Esquel qui finalement est bien plus plaisant qu´il nous y paraissait un mois plus tôt. On sympathise avec l´équipe de l´auberge, on boit du maté, on s´améliore en espagnol. Nous avons également la chance de suivre Jorges, le vétérinaire qui nous a fait découvrir un des "bons chevaux". On assiste à la vaccination des vaches ainsi qu´a un soin d´un épanchement de cynovie chez un taureau. Ce sont des moments très intéressants et tellement privilégiés pour nous qui ne sommes pas de ce milieu.


Pause maté avec Ramiro

Notre choix est fait...
Finalement notre choix s´est porté sur une jeune jument de quatre ans qui est pour le coup "muy mancita". Elle est douce, jeune ce qui présente l´avantage d´éviter tous risques de blessures antérieures, ses sabots sont parfaits et son prix aussi. Jorges le vétérinaire nous assure que c´est une bête parfaite et son propriétaire nous semble une personne de confiance contarairemenet à beaucoup d´autres propriétaires. Tout est réunis pour nous faire craquer.

15 - 17 décembre
Petite semaine de préparation avant le grand jour
Maintenant que notre choix est fait, il est temps de trouver un nom pour notre nouvelle recrue. Ce sera Lola. (encore merci à tous pour votre participation)
Avant le départ il nous reste encore un certain nombre de choses à régler: ferrer notre belle brune, la vacciner, lui faire ses papiers vétérinaires, la vermifuger, et puis l´habituer à nous et au bât.

Lola est plutôt docile en ce qui concerne le ferrage. José Luis, son ancien propriétaire, nous montre comment il ferre un cheval quand il est seul. Pour les pattes avant, il enroule celle à ferrer dans une sangle en cuir ce qui immobilise le cheval et l´oblige à rester tranquille pendant le travail. Pour les pattes arrières, Lola entre dans un petit box, bloquée à l´avant et à l´arrière elle n´a plus de possibilité de bouger. C´est la première fois qu´elle se fait ferrer à l´arrière dans ce petit couloir et il lui arrive parfois de s´enerver un peu car elle fatigue de sa position sur trois pattes. Le prochain ferrage selon cette méthode se passera mieux selon José Luis, c´est juste une histoire d´habitude pour les chevaux.


Levé de patte avant, levé de patte arrière

Le soir José Luis et sa famille nous invite pour un asado de mouton, notre premier depuis notre arrivée en Argentine. Il en attrape un de son cheptel et le tue. Il le prépare entièrement devant nous. Le travail est propre, rapide et semble sans douleur pour l´animal qui a eu à peine le temps de comprendre ce qui allait lui arriver.
Ensuite vient le temps de la cuisson eu feu de bois sur une grande broche et de la dégustation. C´est un vrai régal! José Luis et sa famille son adorable et aux petits soins pour nous. On a énormément de chance. Il nous explique sa vie à la ferme, nous fait la visite guidée de ses bâtiments et nous montre le matériel utilisé par les gens des "campos". Pantalons en peau de mouton retourné pour l´hiver, poncho en laine, cravache locale...
A la fin du repas il offre une ceinture en laine à Vincent. Cette ceinture est un des éléments de la tenue traditionnelle des gauchos. Vincent avait déjà la chemise et le pantalon, il ne lui manquait plus que ça. C´est un très beau cadeau!




En attendant les papiers vétérinaires et les résultats de la prise de sang de Lola, nous l´habituons à nous et à sa nouvelle condition de sherpatte. Elle est très caline et se laisse préparer sans aucun souci en calant sa tête tout près de nous. Après quelques ajustements du bât ( rétrécissement des sangles) la demoiselle est enfin prête. On test le bas une première fois à vide, puis le lendemain chargé. Chacune de ces balades se passent merveilleusement bien. Lola ne semble pas avoir peur des chiens qui lui aboient dessus ni des voitures qui passent vite sur la route. Et c´est un point très important pour nous. Il va juste falloir lui apprendre à ne pas manger sa longe en cuir.

18 - 19 décembre
Et depuis?
Aujourd´hui aurait du être le grand jour, celui du départ. Mais au lieu de ça nous sommes de retour à Bariloche sans Lola. Notre appareil photo ne fonctionne plus et nous ne pouvons pas partir sans rien et laisser nos chers lecteurs sans images. Nous attendons la réponse du réparateur. Si l´appareil photo est hors de service nous serons obligés de faire un voyage express à Buenos Aires pour en acheter un nouveau. En attendant, Lola profite des paturages verts de l´estancia La Calenduria à Trevelin.

2 commentaires:

Boris a dit…

Esso, superbe choix que cette Lola negrita
je vous souhaite beaucoup de joies et de rencontres à réaliser ce grand treck si bien préparé et si bien accompagné.

Meilleurs voeux à vous pour la nouvelle année.
Boris

S. Guardie P. a dit…

guardie svizzere
CIAO