vendredi 1 février 2008

Dernier voyage pour un quatuor de choc

6, 7 et 8 février:
Cholila, festival national de l´asado
Après quelques jours passés chez Carol pour se reposer et l´aider un peu dans ses travaux de maison nous reprenons la route, en bus et sans nos amis à poils. Nous retournons à Cholila chez notre ami Ramiro pour participer avec lui au festival national de l´asado.
A notre arrivée en bus notre ami est là pour nous accueillir. Nous retrouvons sa famille qui nous avait reçue quelques temps auparavant et nous buvons un maté ensemble.
Le soir direction le petit bourg. Pour cette grande fiesta, 100 vaches et 600 moutons sont sacrifiés et cuisinés. Au programme: viande grillée dont asado de vaches avec du cuir, "rodéo" local ou le participant est sur l´animal sans rien d´autres que ses éperons et la crinière de l´animal pour se tenir, défilé de gauchos, courses, musiques et danses traditionnelles et un maximum de monde!!!
La famille de Ramiro: Negro, Chino, et Rickie





Assado de vache avec du cuir






Photo de famille des gauchos de Cholila et des alentours




Ramiro en pleine "Jinetiada", le rodeo argentin


10 février:
Avant de reprendre la route nous partons retrouvé Lola à l´estancia avec Guillermo. Notre ami va changer les fers avant de notre belle brune qui se sont bien usés en un mois de voyage.

Il nous a préparé deux autres surprises: il nous a concocté un bon petit plat, à la suite duquel nous partons à cheval dans l´estancia voisine pour obtenir l´autorisation de la traverser le lendemain à pied.
Ainsi cela nous évitera plusieurs kilomètres sur la grande route. Pouvoir monté à cheval est toujours un grand plaisir même si nous ne pouvons pas dire que nous savons monter. Nous savons rester assis sur notre monture mais c´est tout. Il nous manque toute la technique!

11 février:
Après deux semaines de repos nous reprenons enfin la route. Notre petite vie de marcheurs -campeurs avec nos compagnons commençait à nous manquer. Nous savons que l´aventure ne durera pas très longtemps encore car rapidement nous arriverons dans un environnement moins clément en pâturage et en eau. Nous prévoyons donc de traverser le parc national des 7 lacs et d´aller jusqu´à St Martin de Los Andes où St Junin. Là, nous nous renseignerons des possibilités pour nous de continuer le voyage, si elles existent. Hors de question de nous engager dans une nature aride, autant pour Lola que pour nous. De plus nous rêvons de vendre Lola dans une estancia ou il y aura de belles pâtures vertes où elle mangera à sa faim comme à la Calendria, son estancia d’origine.
D´ici là nous tacherons de profiter au maximum de notre duo à poils.

Nous quittons l´estancia à 10h. Il est loin le temps ou il fallait se lever à 6h du matin et quitter au plus tard le campement à 8h. Les températures ont bien chuté depuis! La marche va être moins dure mais ca ne va pas être le cas de la douche!
Notre première journée de reprise est plutôt agréable. En traversant l´estancia voisine on s´évite ainsi les voitures qui nous frôlent pendant un certain temps et notre petite Quaouette peut encore courir à sa guise. De retour sur le bitume, notre pauvre chienne se coupe un peu un coussinet avec du verre. Mais elle est courageuse et continue la marche.

Le soir nous trouvons refuge chez un petit papi mapuche. Pour la première fois depuis que nous sommes sur la route, un argentin nous ouvre sa porte et nous reçoit comme on n´espérait plus être reçu. Il ne possède pas grand chose, n´a pas d´électricité, pas d´eau chaude, sa maison n´a pas de fenêtre, les toilettes sont dehors, mais il a le sens de l´accueil. Il nous invite à prendre le maté dans sa maison, le premier depuis que nous marchons! Et oui, au pays du maté pas une personne sur la route nous a invité à partager cette boisson locale (nous ne parlons pas de Ramiro, Carol ou José Luis bien sur!). Nous passons la soirée avec lui. Il nous apprend quelques mots de mapuche, nous offres des plantes pour se guérir et des planches en bois pour se faire des asados. Une soirée vraiment très agréable jusqu´à notre arrivée à la toile de tente. Un gentil chien de la ferme s´est amusé avec la tente et a déchiré la porte d´entrée. Une tente à 450US$ c´est un peu les boules! Mais c’est matériel et la soirée fut tant agréable …


12 février:
On reprend la route après un "ultimo mate" avec notre petit papi mapuche. La route jusqu´à la ville de Villa Angostura et la frontière chilienne est très passante mais nous savons qu´une fois rentré dans le parc national nous retrouverons un peu de tranquillité. 15 Km de plus pour notre quatuor jusqu´à un joli petit bosquet plein d´herbes. Nous aimons la tranquillité que procure un campement en pleine nature avec nos animaux. On devient sans doute un peu sauvage mais vu la manière dont on est reçu en général, on est bien mieux entre nous! Au programme ce soir: couture! Et oui il va falloir réparer les dégâts de la veille et ce n´est pas gagné! C´est Vincent qui s´y colle.



13 février:
Nous arrivons enfin à proximité de Villa La Angostura. Vu ce qui nous attend nous préférons nous arrêter avant la ville pour ne pas rencontrer de difficultés pour camper. Villa la Angostura est un spot plus que fortuné. Villas de luxe, voiliers et bateaux à moteur sur le lac, gazon vert et tondu au millimètre près. C´est sure que ce n´est pas ici qu´on nous attend, nous risquons de faire un peu "tâche" dans le paysage. Nous demandons "au cas où" si nous pouvons camper au camping car c´est toujours là qu´on nous envoie quand on cherche une pâture ... Avec un chien et un cheval on a peu de chance que ça marche mais ça donne bonne conscience aux gens qui nous refuse leur pelouse de nous avoir donné une piste. Nous sommes reçus comme des mals propres et la réponse est "non" mais on s´en doutait.
Nous décidons donc de nous installer sur les abords du lac, là où il n´y a personne et de la pâture pour Lola. Nous planterons la tente la nuit pour ne pas choquer! Mais c´est sans compter sur la stupidité du propriétaire du camping. Ce dernier appel le garde parc qui viendra à 19h pour nous demander de partir. Il nous fait tout un speach sur le respect du parc national, du fait qu´il ne faut pas déranger les gens, etc ... Au même moment un crétin fait du quad sur la plage et fait des dérapages. Le garde parc ne lui dit rien et continu son bla bla sur le "Respect" du parc. On en conclut donc que nous ne sommes pas les bienvenus ici, seul les gens fortunés on le droit de faire n´importe quoi dans ce paradis doré. On traverse donc toute une ville avant la tombée de la nuit sans savoir si et où on va pouvoir se poser.Finalement on se posera dans un terrain à proximité de maisons en se cachant à moitié. La couleur sombre de Lola nous permet de ne pas se faire repérer. Nous plantons la tente la nuit. Ras le bol de ces argentins!!!

Notre bât vu de dessus avec ses noeuds

Petite toilette du matin dans la riviere bien froide


14 - 15 février:
Aujourd´hui la grosse mission ce n´est pas de marcher mais de trouver quelqu´un qui acceptera qu´on plante la tente chez lui pour deux jours car mon visa argentin expire bientôt. Je dois partir à la journée, traverser la frontière chilienne et revenir le soir en Argentine avec un nouveau tampon qui m’autorisera à séjourner 90 jours de plus.
Après plus de deux heures de recherches et de refus, nous trouvons enfin un endroit pour poser notre tente et notre Lola. Les personnes nous ont autorisé mais le contact est tellement froid qu´on se sent mal à l´aise.

Notre camp de base à Villa la Angostura avec sa barriere en bois pour éviter que Lola viennent grater à la tente pour avoir de l´avoine
Le lendemain c´est une journée complète de bus pour obtenir un nouveau visa qui m´attend. De son coté Vincent prend soin de notre Lola et de la petite Quaouette.
Villa la Angostura sous un ciel gris


Quaouette et Vincent se balade à la plage pendant que je suis au Chili
Du 16 au 22 février:
On entame enfin la traversée du parc national des 7 lacs.
Notre rythme journalier est désormais bien plus tranquille. Avec les températures qui ont chuté, on s´autorise désormais à dormir jusqu´à 8h le matin. Départ à 10 h pour 10 Km de marche et une pause casse-croûte d´une bonne heure. Et c´est reparti pour 5 Km ou plus fonction de ce qu´on trouve.

Les matins sont tranquilles: on prend même le temps de faire sécher la tente

Durant ces quelques jours de marche on atteint les sommets du manque d’éducation et de savoir vivre des argentins. Chaque jours une trentaine de personnes nous prennent en photo, ou plutôt volent des photos de notre quatuor. Aucun bonjour, aucun sourire, aucun merci, aucun échange, juste des bras qui sortent des voitures pour nous photographier à la volée, des flashs derrières des vitres fumées, ... Et puis il y a les autres, ceux qui montent des scénarios. Le type par exemple qui s´arrête au bord de la route simulant un problème mécanique. L´appareil photo à la main, il fait mine de vérifier son pneu soit disant crevé. Quand nous arrivons à sa hauteur il tente de nous faire croire qu’il prend sa femme en photo. Sa femme est assise dans la voiture, la voiture est contre une paroi rocheuse, en gros il n´y a rien à photographier. Et là finalement l´objectif est fixé sur nous et le type nous shoot. Il y a également ceux qui s´arrêtent pour faire mine de prendre une photo de paysage dans un endroit où il n´y a rien à prendre. Et les voilà partis à faire un 360 degrés. Normalement si tout se passe bien ils arrivent à nous prendre en photo.
A cela on peut ajouter les automobilistes qui s’arrêtent pour nous demander la route sans même nous dire bonjour ou merci.
En 6 jours de traversée du parc une seule personne nous a demandé si elle pouvait nous prendre en photo et a pris le temps de parler avec nous ce qui nous a fait extrêmement plaisir. Pour les autres, on s’est sérieusement posé la question de jeter une pierre à chacun de ces malpolis. En résumé un relationnel avec la population pas folichon.
Si ce n´est les photos volées, la traversée du parc est vraiment très agréable. Les paysages de lacs et de montagnes sont réellement très jolis, la pâture et l´eau ne manque pas et nous nous trouvons de petits endroits sympathiques pour camper tous les soirs. Le bonheur!
Notre jument a un succès fou ...
Lors d´une de nos pauses casse-croute au bord d´un lac, nous faisons la rencontre d´une famille. Le jeune de l´estancia devant laquelle nous sommes vient a plusieurs reprises voir Lola, la touche, nous pose des questions. Son estancia est nichée dans un coin superbe avec moutons, chevaux et vaches. La famille nous fait part de son désire d´acheter Lola et ne discute pas le prix qu´on leur annonce. Nous leur expliquons que nous ne sommes pas contre l´idée que notre belle brune passe le reste de sa vie ici mais pour l´instant il est trop tôt. Même si nous savons qu´il faudra un moment ou l´autre se séparer, le moment n´est pas encore venue. Si jamais ils peuvent venir la chercher a St Junin ou un peu plus loin pourquoi pas. Nous prenons quand même leur contact car nous sentons que ce sont des gens de confiance, les animaux semblent bien soignés, et l´endroit est idéal pour notre Lola. On ne sait jamais ...
Ce n´est pas la première fois qu´on souhaite nous l´acheter mais c´est la première fois que nous nous faisons la réflexion "qu´ici" ca pourrait être bien pour elle.

Place à la pluie
Apres quelques jours de marche, nous rencontrons notre première vraie averse. On est près a lever le camp, de bonne heure en plus, quand les grosses gouttes commencent a nous mouiller. Une heure plus tard sous notre bâche la petite Quaouette vient nous voir, pleure. Pas de doute, la petite souhaite qu´on remonte la tente pour se mettre a l´abri. De toute façon avec un temps pareil hors de question de marcher car en 15 mn on sera mouille jusqu´aux os. Dehors il tombe des trombes d´eau. Ca rend le voyage tout de suite moins évident. Finalement après quatre heures d´attente, on décolle pour replanter la tente 10 Km plus loin. Quand on trouve un joli coin pour se poser il faut savoir s´arrêter. Sur place on fait la connaissance d´un jeune couple belge venu faire du wwoofing en Amérique du sud. On terminera la soirée ensemble au bord d´un feu et de bonnes saucisses. Bien sympa!

Quaouette toujours là pour un barbecue!


Qui est capable comme moi de soulever sa maison???
Depuis quelques jours nous nous amusons à monter notre belle Lola tous les soirs, a cru. Notre belle brune nous fait faire une petite ballade et si on désire tourner il suffit pour cela de lui taper dans le cou a proximité de l´oreille. Pas besoin de mors. Et c´est peu dire que notre Lola est bien confortable à monter. Tous les gauchos que nous rencontrons sur le chemin nous félicitent de notre jument car elle a de belle forme. Nous en sommes tres fiers! Quaouette également a son lot de félicitations car notre petite hyène est bien mignonne et très sociable.



Notre Lola est malade ...
Voila déjà 6 jours que nous sommes dans le parc national. Ce matin Lola présente une petite douleur au bas ventre quand on la brosse. Ses oreilles partent en arrière et elle tape du sabot. Ce petit signe nous inquiète, nous décidons donc de prendre un ou deux jours de repos. Le hic est que nous avons passé la nuit dans un endroit ou il n´est normalement pas autorisé de camper et nous ne voudrions pas nous faire virer par le garde parc s´il venait par la. Pas le choix il faut marcher un peu jusqu´a un lieu autorisé. Nous optons pour la solution la plus sure: revenir en arrière au lac de la veille. Ici au moins pas de problème pour camper, il y a de l´eau et de l´herbe. Ainsi si notre belle brune a besoin d´un peu plus de temps ca ne posera pas de problèmes.
Notre camping illégal ... dommage c´était sympa!
Pendant que Vincent prépare Lola, Quaouette en profite pour dormir encore un peu
Demi-tour toute, on reprend la route de la veille

Arrivée de bonne heure au lac nous déchargeons notre belle et prenons soin d´elle. Plus tard dans la soirée elle refuse qu´on la touche, essaye de nous mordre si on s´approche et tente de mettre des coups de pattes. Il y a définitivement un problème car depuis le début du voyage Lola est une vraie crème, douce et câline. Si elle se comporte ainsi c´est qu´elle souffre. Notre manque de connaissance vétérinaire nous fait défaut. On est sure d´une chose: elle souffre du bas ventre mais de quoi? Inflammation, ovaires??? Elle ne présente aucun signe de coliques et mange et boit bien. Aucun signe d´obstruction puisqu´elle fait également ses besoins normalement. A t´elle mangé une plante toxique? Pour nous c´est le remue méninge et l´appel a notre bon sens pour savoir d´ou peut venir le problème. Mais les réponses viennent peu.


Du 22 au 26 février:
Nous laissons notre belle se reposer. Vincent part à la ville pour interroger le vétérinaire. Celui-ci pense qu´on a du trop lui serrer une des sangles. Rien de bien grave selon lui, il lui faut juste un peu de repos et nous prescrit un anti-inflammatoire.
En attendant que notre belle se rétablisse nous la chouchoutons: pommes, églantier, belle herbe. De notre coté on tue le temps comme on peu: on se fabrique un siège en bambou, on cuisine au feu, on lave notre matériel, et on prend plein de photos de nos compagnons.
Ce soir: pizza et petits pains maisons au feu de bois

Lola semble récupérer. Nous la faisons courir car le manque d´activité semble lui peser (eh oui la demoiselle est au bout d´une corde). Tous les jours un peu de trot, de galop et un petit bain car elle adore ca!


Les copains de Lola de l´autre coté de la barrière

D´abord un peu de sport, ensuite un petit calin puis une petite douche
Petit déjeuner avec Quaouette


Malgré sa douleur au ventre Lola mange de bon coeur


Hmmm, il est trop bon mon petit os
27 février:
Apres cinq jours à se remuer les méninges nous prenons une décision. Nous avons rencontré cette gentille famille qui semblent vraiment vouloir acheter Lola, et maintenant cette douleur. C´est sans doute le destin ... Nous souhaitons le meilleur pour nos animaux et nous refusons de continuer si Lola n´est pas d´attaque. 100 Km de plus ou de moins ca n´a pas beaucoup d´importance! Si Lola vit dans cette estancia nous nous sentirons sereins ... Si la famille veut toujours de notre belle brune, ce dont nous n´avons aucun doute vu l´engouement qu´ils montraient, c´est ici que se terminera le voyage.
L´apres-midi Vincent retourne en bus à l´estancia pour parler à la famille. A son retour nous avons deux heures pour remballer car ils viennent chercher Lola.

Le retour de notre quatuor se fait de nuit et en ... camionnette. Andres, le jeune de 15 ans à qui appartiendra Lola est venu avec un toyota. Il prépare tout pour notre belle: de la terre sur le sol de la camionnette, du foin, et de la corde pour encercler notre belle comme dans un coral.
Une fois de plus nous sommes très fiers de notre belle brune. Elle monte sans présenter aucune difficulté et reste très calme pendant tout le trajet. Cette méthode peut-être dangereuse avec un cheval qui panique. S´il saute de la camionnette et se brise un membre il faut l´abattre. Mais notre superbe jument est tranquillement posée dans sa remorque et admire toute la route qu´elle a fait. Deux heures et demi plus tard nous arrivons à l´estancia. Notre Lola retrouve le sol ferme et sa nouvelle maison.

Lola arrive en camionnette à sa nouvelle maison
Ce soir nous dormons dans une chambre avec un lit double. Mais c´est une nuit angoissante: demain on quitte notre Lola après deux mois de vie commune. Nous sommes sereins mais la séparation n´est évidemment pas si facile.
28 février:
Nous passons notre dernière journée avec notre Lola. Elle semble apprécier sa nouvelle maison ou on lui donne pomme et bon fourrage. Demain Andres ira chercher ses autres chevaux qui se baladent librement dans le parc national pour qu´ils puissent rencontrer Lola et partir ensuite tous ensemble. Notre belle va vivre en liberté!!! On ne pouvait souhaiter mieux pour elle.
Elle s´appelera désormais "Francia" c´est à dire France. Andres est un peu obliger de changer de nom car une de ses tantes s´appelle Lola et à priori ca rique de ne pas être à son goût que la jument se nomme comme elle.

Lola découvre son nouveau compagnon: Andres, 15 ans, qui lui offre deja une pomme en signe de bienvenue
La nouvelle maison de notre belle Lola

En deux mois, Quaouette est passée du stade "j´ai très peur de l´eau" à "j´adore l´eau". Notre petite chienne ne manque`pas une occasion de se baigner.
Pour ce qui est de notre petite Quaouette nous avons pris la décision de retourner chez Jose Luis et de la ramener dans son estancia a 500Km de la par la route. Les gens nous prennent pour des fous. Un nombre important de personne sur la route nous ont dit bien vouloir la chienne mais aucun d´eux ne nous a plus. Nous n´avons aucune confiance dans la manière dont notre chienne sera utilisée. Trop de gens transforme leur chien en gardien aboyeur, coureur et agressif. C´est la dernière chose que nous souhaitons pour notre chienne. Nous ne pouvons pas la ramener en France, nous nous devons donc de lui trouver la meilleure famille qu´il soit, un endroit ou on prendra soin d´elle et ou elle sera bien traitée. Le seul endroit qui nous vienne à l´esprit c´est l´estancia d´ou elle vient. Quaouette était la petite chienne de Glenny, la fille de José Luis. La famille nous la offert non pas pour s´en débarrasser mais pour nous faire plaisir comme les multiples cadeaux qu´ils nous offerts. Nous sommes persuadés au fond de nous qu´il n´y aura aucun problème si nous la leur ramenons. Nous prenons donc le risque de la refuser a une personne qui nous aura même écrit une lettre pour nous expliquer sa motivation.

Il s´agit donc d´une vraie mission car aucun bus n´accepte les chiens même en cage. Il va donc falloir louer une voiture ou un taxi.
Nous passons une soirée supplémentaire à l´estancia. La maman souhaite son anniversaire et de la famille de Bariloche doit venir. Vincent rentrera dans la nuit avec eux et Quaouette jusqu´a Bariloche.
1er au 6 mars:
Nous retrouvons nos amis de Bariloche: Carol, Guillermo, Alicia et Ailine. Les prix de location de voiture sont exorbitants et Carol désire aller a Trevelin pour voir des amis de longue date. On ira donc tous ensemble en fin de semaine quand les enfants seront en week-end. Nous avons donc 5 jours à occuper.
Repas improvisé avec Carol, Alicia et ses parents, Ailine et Rose
Etant donné que Carol nous héberge nous lui proposons une fois de plus de l´aider pour les travaux de sa maison. Vincent lui refait son deck dehors pendant que je nettoie tout notre matériel. Si nous voulons passer la frontière chilienne avec le bat il faut que ce soit impeccable. Et la encore rien ne nous assure qu´on ne nous embêtera pas.

Avant et Après, Vincent a un succès fou dans le quartier de Carol, les voisins aussi aimeraient bien l´heberger contre travaux ...
Nous profitons de ces cinq jours pour pêcher avec notre ami Guillermo: un désastre! 200Km de voiture, 3 hamecons de perdus, 0 truite péché, mais de bonnes crises de fous rires! On achètera finalement 4Kg de truites fraiches sur la route histoire de ne pas rentrer bredouille. Ce soir encore notre ami cuisine pour nous et c´est un vrai cordon bleu!




Carol nous invite pour une journée entière de "cabalgatas". Nous ramenons des chevaux prêtés dans leur estancia d´origine. Nous traversons des paysages sublimes sur nos montures et la vision qu’on peut avoir en tant que cavalier est bien différente de celle d’un marcheur. A la fin de la journée nous sentons un peu notre manque de pratique dans nos fesses. Et oui nous quand on fait du trot on saute sur notre selle, ce qu’il ne faut pas faire bien sure !




La pampa d´Argentine

7 mars:
Nous retournons dans l’estancia La Calendria à Trevelin. Lorsque nous arrivons toute la famille est la pour nous accueillir avec la petite Quaouette. Tout le monde semble ravi que Quaouette rentre à la maison. En deux mois la petite a bien changé : elle a grandie, elle est pleine de vie, saute et joue sans cesse. Claudia la maman nous avoue qu’après notre départ leur fille Glenny regrettait de s’être séparer de Quaouette. Ainsi nous avons fait un très bon choix. Quaouette retrouve sa place au sein de sa famille d’origine. Elle va dormir dans l’enceinte de la maison en tant que chien de famille et non de travail (il y a plus de 20 chiens). C’est une petite chienne extraordinaire qui mérite bien qu’on prenne bien soin d’elle et d’avoir une place particulière.

Le soir nous mangeons un asado de vache avec le cuir, le meilleur asado qu’on est mangé depuis cinq mois. Un délice ! Pas de photos pour vous faire partager cet instant car nous avions oublie notre appareil dans la voiture de Carol …

Nous passons notre soirée à parler du voyage, de Lola, et de ses douleurs. Jose Luis et le vétérinaire d’Esquel pense que notre belle brune était peut-être enceinte. Et oui il y a un étalon à l’estancia et rien n’est impossible. D’autant qu’il nous semble qu’elle avait pris un peu de poids notre belle brune. Reste à vérifier cette hypothèse …Selon eux une jument qui attend un petit ca ne se voit pas nécessairement et un jour il y a un petit poulain.
8 mars:
Nous passons la journée avec la petite famille, donner du sel aux bêtes, boire un mate, aller voir les chevaux et surtout profiter encore et encore de notre Quaouette. Carol nous rejoint en fin d’après-midi et s’est déjà l’heure de repartir. Quaouette ne semble pas réaliser ce qui se passe, elle est en lieu connue. Pour nous c’est le déchirement même si on sait qu’ici on prendra bien soin de notre petite. Le retour se fait un peu la gorge serrée.
José Luis, Cluadia et Glenny, l´ancienne et la nouvelle famille de Quaouette

Il est possible que nous revoyions notre petite chienne : Jose Luis nous a invite pour le marquage des vaches le 25 avril. On va tout faire pour redescendre. Nous passons la frontière avec le Chili le 11 mars. De la nous visiterons le nord du Chili, la Bolivie et si le temps de nous manque pas le nord de l’Argentine. Notre retour en métropole est prévu pour le 12 mai.

Après 600 Km, 1 000 163 pas pour moi et un peu moins pour Vincent et ses grandes jambes, 45 douches froides et nuits en tente, nous arrivons à la fin d’un voyage unique pour nous en compagnie de notre petite chienne Quaouette et de Lola notre jument. Parti de zéro, sans aucune expérience ni connaissance des chevaux, sans matériel nous avons finalement réussi à faire un petit bout de route avec notre belle équipe. Les relations avec la population locale n’auront finalement pas été si simples et si faciles que nous l’imaginions mais nous avons croisé les bonnes personnes au bon moment : Carol et Guillermo, Jose Luis et sa famille, Ramiro et les siens, notre petit papi mapuche, et finalement Andres et Marianne la nouvelle famille de Lola …

1 commentaire:

Fred a dit…

Decidement vous etes vraiment sortis des sentiers battus pour votre voyage! Grace a vous, je decouvre de nouvelles facettes aux voyages au long court qui ne manquent pas d'attrait malgre son lot d'inconvenients. Merci pour toutes les emotions que vous nous procurez et courage pour votre reacclimatation a la vie a deux.
Grosses bises

Fred et Steph