jeudi 21 février 2008

Burkina Faso

Bienvenue au pays des hommes intègres ... (traduction littérale de Burkina Faso)

26 janvier
Après quelques heures de tôles ondulées et une petite halte à faire un tour d'âne pour Vincent nous franchissons enfin la frontière Mali - Burkina Faso.
Comme d'habitude nous sortons de notre rêve de voyageurs pour nous retrouver à nouveau confronté à la stupidité humaine: ces hommes armés en uniformes qui se sentent souvent supérieurs et tout permis, j'ai nommé les douaniers!
Nous devons leur remettre notre papier de "libre circulation touristique" avant de quitter le territoire. Notre ami Boris avec qui nous faisons le voyage doit revenir au Mali dans quelques jours. Il demande s'il est possible de garder son papier puisqu'il refranchira la frontière dans moins de 7 jours. Et hop c'est reparti: notre douanier fait mine d'être agressé par un toubab qui "veut forcer les barrages" ... rien que ca! Il gesticule dans tous les sens, raconte à son supérieur que le blanc veut passer au dessus des règles, le tout en français pour que nous comprenions ... ça sent le backchich! Nous lui remettrons rapidement nos papiers pour qu'il se détende et reprenons la route!

Coté Burkina Faso, qui signifie "le pays des hommes intègres", ils ne sont a priori pas plus intègres! La taxe touristique de 5000 Fr CFA est aujourd'hui à 8500 Fr CFA. Et oui c'est le week-end, c'est une taxe pour les heures suplémentaires! Ils ne savent plus quoi inventer! Les 2 gros 4x4 qui était avant nous ont payé 5000 Fr CFA (vu sur le registre), mais nous n'avons pas la même couleur de peau. Nous leur sortons le couplet de "l'étudiant fauché". Après négociation, nous devons remercier le chef pour sa gentillesse car il nous fait grâce des 3500 Fr CFA. Pour Boris qui est à la retraite, il n'est pas possible d'user de notre ruse. Son pick-up ne l'aide pas non plus ... il devra payer 8500 Fr CFA avec un reçu bidon à coté pour les 3500 Fr supplémentaires. Bienvenue au pays des hommes intègres!

27 janvier
Journée plutôt tranquille après ces 2 jours de pistes. Nous roulons jusqu'à la capitale du Burkina: OUAGADOUGOU. Nous nous trouvons un petit camping loin du centre ville et de l'agitation. Nous passerons notre fin de journée à nous ballader un peu.

28 janvier
Journée administrative et touristique. Nous reussissons enfin à trouver le visa touristique de l'entente, sésame qui nous permet de visiter le Burkina, le Togo, le Benin, le Niger et la Cote d'Ivoire au prix d'un visa. Nous n'y croyons plus car les ambassades du Togo, du Burkina et de France nous ont soutenu que ce visa n'existait plus depuis 3 ans. Tout compte fait nous l'avons fait faire au bureau de l'immigration de Ouaga! Belle victoire après de longues recherches.

L'après-midi nous visitons le musée de la musique et déambulont dans les rues de la capitale, squatter en permanence par des rastas, qui se disent etre des "mecs cools" et qui vous pompe votre air au moins six fois par jours (par rasta man). Ils sont partout, vous suivent et surgissent derrière vous dès que vous avez le malheur de sortir votre guide papier. Si nous refusons de parler avec eux on nous sort le couplet "Hey mon frère fallait pas venir en Afrique si tu ne veux pas échanger avec nous". Mais ce n'est pas avec ce type de personnes que nous voulons passer du temps ! Ce sont de véritables fléaux. Finallement on rentrera au camping exténués et gonflés comme nous ne l'avons jamais été.

29 janvier
Mise à jour du blog ... comme d'habitude ça prend du temps! Le soir nous bivouacons à proximité de Ouaga à coté d'un petit village que nous n'avions pas vu. Alerté par nos lumières, c'est l'ancien du village qui est venu nous rendre visite ... ce sont toujours des moments sympathiques!

30 janvier
En route vers les éléphants. Nous avons roulé aujourd'hui jusqu'a BOROMO dans l'espoir d'apercevoir nos amis les pachydermes. Après 7 Km de piste nous arrivons à la rivière ou les éléphants viennent s'abreuver, mais personne! Ca fait 2 jours qu'ils ne sont pas venus! Un peu déçus nous repartons vers la ville pour faire un peu de courses. Les marchés sont gros mais les vendeuses vendent toutes la même chose: tomates, oignons, patates, poissons séchés, bananes. Ca commence à etre dur de diversifier nos repas!

Le soir nous bivouacons en brousse. Comme souvent, on croit avoir trouvé le "petit coin pénard", ou il n'y aura personne, mais ce n'est qu'une illusion! On croise toujours un gars en vélo qui déboule d'on ne sait ou et qui reste planté devant nous pendant 2 heures à nous observer. Il n'y a pas ici de notion d'intimité, la voiture ne peux être une maison! Alors il faut parfois attendre longtemps qu'il fasse noir, que nos visiteurs soient partis pour enfin se doucher et retirer toute la poussière des pistes. Nos visiteurs sont souvent ébahis devant la cellule aménagée du pick-up de Boris avec qui nous voyageaons depuis Bandiagara. Une pièce blanc immaculée, de l'eau qui sort toute seule du robinet, ça les épate! La 4L ne les interesse pas du tout, pour notre plus grand plaisir car nous ggnons en tranquilité!

Dernièrement nous avons un peu de mal à échanger avec les gens que nous rencontrons en brousse. Nous sommes tellement exténués de tous ces rabbateurs que nous rencontrons la journée, que nous n'aspirons qu'a une seule chose le soir: de la tranquilité! Mais nous manquons sans doute de grandes rencontres à nous renfermer.

31 janvier
Encore une journée dans la poussière rouge! Sur les "bons" conseils de Yannick, un français rencontré à Ouaga, nous nous rendons à GAOUA, capitale des Lobi, un peuple burkinabais. J'en profite pour faire recoudre mon pantalon qui est soumis à rude épreuve depuis notre départ.
Nous n'accrochons pas plus que ça sur cette ville qu'on nous a recommandé comme étant "superbe", et poursuivons sur la route conseillée: Gaoua - Banfora, 200 Km de piste rouge. Notre ami Boris qui nous suit n'est pas en reste car il respire la poussière que nous levons avec nos pneus. Elle est notre pire ennemie: elle s'infiltre partout, rougie les murs intérieurs de notre 4L, nos matelas ... une vraie galère!
Sur la piste nous nous arretons dans un petit village dans l'espoir de boire de la bière de mil fraîche ... que nous ne trouveront pas. Au lieu de ça nous sommes suivis par une nuée de curieux dans le petit marché ... impossible de passer inaperçu. Un homme interpèle Vincent: il pense que l'appareil photo est un polaroid et veux qu'on le photographie. C'est le début d'une grande séance photo: tout le monde veut prendre la pose. Des magnifiques femmes peuls à la vendeuse de beignets, on ne pouvait pas demander mieux. Nous sommes aux anges! Dommage qu'internet ne soit pas encore arrivé jusque là car nous ne pouvons rien leur laisser.



Le soir nous bivouacons à proximité de la piste, toujours observé par des cyclistes de brousse qui nous regardent batailler avec la poussière rouge que nous avons dans l'habitacle. Après une journée de piste voici comment nous récupérons notre petite voiture ... cela nécessite ensuite au moins 2 heures de nettoyage et une bonne douche!

1er février
Nous retrouvons un des cyclistes de brousse que nous avions rencontré la veille. Le jeune homme nous conduit au village à proximité duquel nous avons bivouaqué. On pensait aller voir le forage d'un puit d'eau... il s'agissait en réalité de forages de mines d'or à ciel ouvert. Après une heure de marche dans la brousse nous arrivons enfin sur le site d'exploitation. Une foule de gens s'affairent à creuser, laver, vendre de la nourriture aux travailleurs. Ces travailleurs viennent de tout le Burkina et travaillent 5 mois par an jusqu'à la saison des pluies. Sur place on perçoit une atmosphère assez particulière, c'est sans doute cela qu'on appelle la fièvre de l'or. Rapidement notre présence sur le site pose problème, nous décidons donc de repartir. Nous aurons tout juste le temps de voir quelques paillettes d'or surgir de l'eau boueuse et d'assister à une transaction.

Nous regagnons ensuite le village des orpailleurs où nous ferons la connaissance du tailleur. Nous quittons nos hôtes et reprenons la route, cap sur BANFORA!

Dans la petite ville nous faisons une halte mécanique pour le pick-up de notre ami Boris. Le pauvre a fait régler sa direction au Mali et le résultat est pire qu'avant. Son pneu avant droit se détruit à vue d'oeil, il est temps de refaire un "vrai" parraléllisme!
Nous regagnons ensuite le lac de Tengrela qui s'étend sur 100 Ha. L'endroit est superbe, et même si nous ne les voyons pas, nous entendons les hippopotames.
2 février
Reveil 5h30, départ 5h45 pour aller à la rencontre de nos amis les hippopotames. Il parait qu'on peut les voir manger de l'herbe sur la berge le matin. Sur ce coup là nous avons été un peu trop prétentieux: il a fait nuit jusqu'a 6h15 et nous n'avons rien vu!
Après un bon petit café nous reprenons notre ballade autour du lac. Nous croisons les pécheurs matinaux dans la brume et les nénuphares, et admirons les nids de tisserands.
Nous avons trouvé les hippopotames un peu plus tard qui jouaient dans l'eau, le spectacle était magique! 1h30 à les admirer ce n'est pas trop et cela permet de voir un peu plus que deux petites oreilles en dehors de l'eau.
L'après-midi nous avons joué avec les enfants du village de Tengrela. Au programme freezbee et Jungle Speed.

Le soir nous sommes retournés à la chasse aux hippos à 22h avec Boris, histoire d'en voir un peu plus. Mais nous les avons juste entendu!
3 février
Fini les vacances, nous reprenons la piste "Tengrela-Sindou" et quelle piste! Complètement ravagée par la saison des pluies de l'année passée, la piste est dans un lamentable état. Nous tapons 3 fois la 4L et nous faisons secouer dans tous les sens entre les trous, les bancs de sable, les rochers. Arrivé aux Pics de Sindou, nous nous prelassons sous les manguiers et les acajous. Pris d'une crise de folie, Vincent craque et achète pour 750 Fr CFA (soit un peu plus d'un euro) un sac de bananes d'environ 20 Kg. Le prix est tellement faible qu'il se dit qu'on fera une cure de bananes. Mais les bananes ne muriront jamais ...


Sur la route vers Banfora, petit grenier à grains

Le soir nous rejoignons les chutes de Karfiguéla en traversant les champs de cannes à sucre en feu.
4 - 5 février
Journées farnientes et lessive dans la cascade. Ca nous fait le plus grand bien de pouvoir nous baigner et retrouver un peu de fraîcheur. Sur place nous faisons la connaissance de deux français: Stéphane et Valérie qui voyage avec Yann leur bébé, le tout en camion. C'est bon de voir que les gens ne se mettent pas de barrière quand ils ont des enfants.
6 février
Visite de la forêt classée du KOU. L'endroit est un havre de paix où il fait bon se ballader surtout après autant de pistes et de sécheresse. Nous prenons enfin conscience de ce à quoi pourrait ressembler le Burkina si le bois n'était pas tant utiliser pour faire la cuisine et si la culture sur brulis était stoppée. L'endroit est luxuriant et il fait frais sous les arbres ... que du bonheur!


L'après-midi nous rejoignons la petite ville de Bobo Dioulasso et assistons le soir au concert de Habib Koité, un artiste malien de renommé. Le concert est très sympa et bonne ambiance: des gens du public viennent danser sur scène.
7-9 février
Petite halte prolongée et forcée sur Bobo Doulasso. Vincent n'est pas en grande forme: grosse fatigue et tourista le cloueront au lit pour 3 jours.
Notre perdons notre compagnon de route de ces 18 derniers jours: Boris. Nous avons eu beaucoup de plaisir à voyager avec lui et cette séparation nous porte un coup. Il doit malheureusement repartir vers Bamako. Ca va etre bizarre de reprendre notre route à deux ...
10 février
Nous reprenons enfin la route même si pour Vincent ce n'est toujours pas la grande forme. Le soleil et la chaleur nous assome, et dire que dans un mois il fera 45° ...
Sur la route vers Diebougou - grenier à grains
11 février
8h du matin nous reprenons la piste vers PO et déjà la chaleur nous scotche dans nos fauteuils. Sur la route nous nous arretons pour assister au chargement d'un camion de coton. Le chargement manuel est un travail de titan qui peut prendre jusqu'à 3 jours entre la montée du coton et son entassement. Quoi qu'il arrive "Tout doit rentrer"!


L'après-midi nous tentons de visiter le village peint de TIEBELE. Comme pour le pays DOGON, il est impossible de visiter seul, nous prenons donc un guide. Mais comme d'habitude ces endroits touristiques en deviennent inintéressant. Les mentalités y sont pourries, le guide nous raconte des platitudes et nous fait visiter au pas de courses et malgré sa présence, nous nous faisons agresser par un type qui nous réclame encore de l'argent. Le détour ne valait aucunement la peine! (Nous avions déjà été mis en garde par d'autres français, nous constatons tristement qu'ils avaient raison!)




12 - 13 février
Après une bonne nuit en brousse nous reprenons des forces avant la route qui nous mène à Fada N' Gourma. Pendant que nous déjeunons nous croisons des femmes qui ramassent des graines.
Vincent tente de les prendre discrètement en photo depuis la voiture. Nous ne savons toujours pas comment elles l'ont vu mais Vincent n'a pas encore pris le cliché que déjà on entend "photo - argent". C'est l'horreur, à croire que tous ces gens nous surveillent en attendant le moindre faux pas.
Nous rallions enfin enfin Fada N' Gourma après 2 jours de route. C'est le moment de faire le plein de tout: nourriture, gérican d'essence, d'eau ... demain nous pénétront dans le parc de la Pendjahri, il va nous falloir une certaine autonomie et avec un réservoir de 30L ce n'est pas évident!
NB: Milles excuses pour la mise en page qui n'est pas parfaite mais nous n'arrivons pas à solutionner ce problème.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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